Publicité

Hausse des prix de l'essence: ce que les candidats à la présidentielle envisagent

Station essence à Montpellier le 12 octobre 2021  - Pascal GUYOT © 2019 AFP
Station essence à Montpellier le 12 octobre 2021 - Pascal GUYOT © 2019 AFP

C'est le sujet qui agite tous les candidats à quelques mois de 2022. Alors que le tarif du carburant est désormais plus élevé qu'en novembre 2018, lors du début du mouvement des gilets jaunes, le gouvernement multiplie les gestes tandis que les oppositions envisagent plusieurs dispositifs.

Jean Castex s'est lancé depuis quelques semaines dans une vaste opération de déminage. Pour faire face à la hausse des prix à la pompe, le Premier ministre a annoncé jeudi dernier sur TF1 un "chèque inflation" de 100 euros pour les 38 millions de personnes touchant moins de 2000 euros net par mois, qu'elles aient un véhicule ou non.

Les prétendants à l'Elysée, peu convaincus par cette mesure, ont profité de l'occasion pour décliner leurs propositions. Et pour cause. La hausse du montant de l'essence concerne l'immense majorité des Français - 86 % des foyers français possèdent une, voire plusieurs voitures, d'après une étude du cabinet Kantar - et plus particulièrement les électeurs les plus modestes: le carburant pèse environ 10% dans leur budget mensuel, contre moins de 3% pour les plus aisés, explique la Chaire économie du climat de l'université Paris Dauphine.

• Option 1: baisser les taxes

Principale marge de manoeuvre pour les candidats à la présidentielle: jouer sur les taxes pour faire baisser les prix. Sur un litre d'essence, elles représentent 59% du total, réparties entre la TVA et la TICPE, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques.

Seule Marine Le Pen (RN) propose de baisser la TVA pour la faire passer de 20% à 5,5%. Et pour cause: elle est fixée par la Commission européenne et il faudrait l'accord unanime des 27 pays-membres pour pouvoir la faire évoluer. Une option peu probable.

Michel Barnier (Les Républicains) et la socialiste Anne Hidalgo envisagent, eux, la baisse de la TIPCE. Le candidat au congrès LR ne précise pas de chiffre mais la maire de Paris parle de la ramener de 20% à 5,5%.

Le scénario est jugé intéressant "d'autant que dans le prix final à la pompe, la TICPE, fixée par l'Etat, représente 60 centimes d'euros", explique Céline Antonin, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) sur France info.

• Option 2: bloquer les prix

Le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, lui, pense à revenir aux tarifs existants avant la hausse et de les bloquer. Le député des Bouches-du-Rhône souhaite également taxer plus largement les bénéfices des groupes pétroliers, comme il l'a expliqué sur sur notre antenne.

• Option 3: déployer plus largement le chèque carburant

Autre possibilité évoquée par les Républicains Valérie Pécresse et Xavier Bertrand: le recours au chèque carburant. Le Président de la région des Hauts-de-France a d'ailleurs déjà déployé ce dispositif dans son territoire en versant 20 euros par mois aux ménages les plus précaires qui ont une voiture.

Le candidat écologiste Yannick Jadot met également sur la table le chèque carburant qu'il fixerait à 400 euros par foyer modeste ou à 100 euros pour les classes moyennes. Sandrine Rousseau, désormais présidente du conseil politique de sa campagne, défend, elle, la hausse des prix de l'essence.

"Ils vont forcément continuer à augmenter puisque la ressource va devenir de plus en plus rare" a précisé l'économiste d'Europe écologie-Les Verts sur notre antenne, tout en assurant que le dispositif de Yannick Jadot ferait en sorte que "les Français aient moins de pression sur leurs revenus en fin de quinquennat".

L'ancienne candidate à la primaire, par son positionnement, met en évidence toute la difficulté du calcul du gouvernement et des candidats à la présidentielle. Il faut à la fois être en mesure de soulager le portefeuille des ménages qui ne peuvent pas se passer de leur véhicule au quotidien tout en encourageant d'autres modes de déplacement dans un contexte où le prix du pétrole devrait continuer à augmenter dans les prochaines années.

Article original publié sur BFMTV.com