Hausse en Europe, records à Wall Street, le dollar monte

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé en hausse lundi, l'impact de la tension persistante autour de la Catalogne restant limité aux marchés espagnols tandis que Wall Street inscrivait de nouveaux records au lendemain de la victoire de la coalition gouvernementale japonaise sortante, perçue comme un gage de continuité économique et monétaire.

À Paris, le CAC 40 a clôturé sur un gain de 0,27% (14,43 points) à 5.386,81 points. Le Footsie britannique a pris plus modestement 0,02% et le Dax allemand 0,09%. L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,10%, le FTSEurofirst 300 de 0,14% et le Stoxx 600 de 0,16%.

Le CAC a atteint en séance 5.408,74 points, son plus haut niveau depuis le 16 mai, à 0,6% seulement de son plus haut de l'année.

Au moment de la clôture européenne, Wall Street évoluait en ordre dispersé après avoir atteint de nouveaux plus hauts historiques dans les premiers échanges.

Le marché américain était pénalisé par le recul de plusieurs poids lourds des hautes technologies, comme Amazon (-1,15%) et par la baisse de 5,52% de General Electric. Vendredi, l'action du conglomérat, l'une des 30 valeurs du Dow Jones, avait terminé dans le vert après avoir perdu jusqu'à 6,3% en séance en réaction à ses résultats, jugés très décevants.

A New York comme en Europe, toute la semaine sera rythmée par les publications de résultats.

Le suédois Securitas a ainsi gagné 3,6% après ses trimestriels et STMicroelectronics a pris 4,33%, la meilleure performance du SBF 120, trois jours avant sa publication.

Parmi les autres variations notables du jour, Engie s'est adjugé 2,1% après avoir confirmé discuter d'une possible cession de ses activités amont dans le gaz naturel liquéfié (GNL).

Plus forte hausse du Stoxx 600, le britannique GKN a pris 5,14% après un article du Sunday Times selon lequel il envisage une scission.

A contre-courant des principaux indices européens, la Bourse de Madrid a abandonné 0,60%, toujours pénalisée par les incertitudes sur l'issue du bras de fer politique entre la Catalogne et Madrid.

Le Parlement catalan se réunira jeudi matin en séance plénière pour présenter sa réponse au gouvernement après la décision de ce dernier d'assurer en direct la gestion de la région en application de l'article 155 de la Constitution, qui ouvre la voie à de nouvelles élections dans les six mois. En attendant, les dirigeants et plusieurs partis politiques de Catalogne appellent à la désobéissance civile.

LE DOLLAR AU PLUS HAUT DEPUIS TROIS MOIS FACE AU YEN

Si Madrid est repartie à la baisse, nombre d'investisseurs soulignent que l'impact de cette crise politique sur les marchés reste contenu.

"Les marchés obligataires souverains n'ont pas cédé à la panique", constate ainsi Daniel Gerino, président et directeur de la gestion de Carlton Sélection. "Le taux espagnol à 10 ans, qui a culminé début octobre à 1,76%, est redescendu sous la barre des 1,65% au cours des derniers jours. Ce sang-froid des investisseurs est rassurant: les marchés ne croient pas à une aggravation de la crise."

Le rendement à 10 ans espagnol s'est de fait replié à 1,631%, contre 1,666% vendredi.

La Bourse de Milan, elle, a pris 0,14% au lendemain des scrutins en Vénétie et Lombardie en faveur d'une autonomie régionale accrue.

Sur le marché des changes, le dollar est à la hausse face aux autres grandes devises, ramenant l'euro sous 1,1750 à trois jours de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), le principal rendez-vous de la semaine.

La devise américaine a touché un pic de trois mois face au yen au lendemain de la victoire nette du Premier ministre Shinzo Abe aux élections législatives anticipées au Japon. La reconduction de la coalition sortante est interprétée comme la garantie d'une poursuite d'une politique économique favorable à la baisse du yen et d'une politique monétaire toujours très accommodante.

Le dollar bénéficie aussi des espoirs de voir progresser le projet de réforme fiscale aux Etats-Unis, qui favorisent la remontée des rendements des Treasuries.

L'appréciation du billet vert nuit à l'or, qui se traite au plus bas depuis deux semaines, autour de 1.273 dollars l'once.

Le pétrole, lui, en hausse pendant la majeure partie de la séance, est reparti à la baisse, sous 57,45 dollars le baril pour le Brent et 51,80 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI).

(Edité par Véronique Tison)