Hausse du Smic de 2% : pourquoi faut-il se méfier de cette annonce de Michel Barnier ?
Michel Barnier a annoncé ce mardi les grands chantiers de sa politique, au perchoir de l’Assemblée nationale. Il a évoqué une revalorisation du Smic… qui était déjà prévue pour janvier 2025.
C'était le grand jour. Ce mardi 1er octobre, le Premier ministre Michel Barnier s’est exprimé devant l’Assemblée nationale pour sa déclaration de politique générale. Une tradition à laquelle doivent se plier les différents chefs de gouvernement français de la Ve république.
"Nous sommes sur une ligne de crête", a annoncé le nouvel occupant de Matignon, détaillant un futur programme qui comprendra, entre autres, une "réduction des dépenses" et une "culture du compromis". Michel Barnier a également annoncé la "revalorisation du Smic de 2 % dès le 1ᵉʳ novembre par anticipation de la date du 1ᵉʳ janvier".
"Il reste dans notre pays des branches professionnelles dans lesquels les minimas sont inférieurs au Smic. Ce n’est pas acceptable, et cela devra faire l’objet de négociations rapides", a ajouté le premier Ministre.
🔴🏛️ @MichelBarnier annonce la revalorisation du Smic de 2 % dès le 1er novembre, en anticipation du 1er janvier.
Il fait part de sa volonté de revoir les dispositifs d'allègement des charges, qui freinent les "hausses de salaires".#DirectAN #DPG pic.twitter.com/hjRB0M8fEb— LCP (@LCP) October 1, 2024
Une hausse des salaires déjà prévue par la loi
Ainsi, le 1er novembre 2024, le Smic devrait passer de 1 766,92 € bruts par mois (soit 1 398,69 € nets) pour 35 heures hebdomadaires à un montant d’environ 1 802 € bruts – soit une augmentation de 2 %.
Si cela sonne familier à vos oreilles, c’est que cette revalorisation avait déjà été annoncée durant l’été 2024. La Banque de France puis l’Insee avaient prévu une "revalorisation automatique du Smic d’ici la fin de l’année".
Il ne s’agit pas de la première augmentation du Smic ces dernières années ; en effet, en trois ans, celui-ci a progressivement augmenté de 14,8 %. La raison ? L’inflation, sur laquelle il est indexé - et qui a elle-même augmenté de 12,4 % - mesurée pour les 20 % des ménages ayant les revenus les plus faibles. Si le gouvernement peut à tout moment effectuer un "coup de pouce", le Smic est par ailleurs revalorisé chaque année au 1er janvier, précise le site du gouvernement.
"Si l'indice des prix à la consommation augmente d'au moins 2 % par rapport à l'indice constaté lors de l'établissement du dernier montant du Smic, il est augmenté automatiquement dans les mêmes proportions."
"C’est une blague ?"
À peine Michel Barnier avait-il annoncé cette anticipation de la revalorisation du Smic devant l’hémicycle que les premières critiques de l’opposition sont tombées. Le coordinateur de LFI Manuel Bompard dénonce "une blague", le sénateur communiste Ian Brossat parle d’"une pichenette" plutôt qu’un "coup de pouce" tandis que le député socialiste Arthur Delaporte qualifie l’action de "cache-misère".
Plutôt qu’une hausse du SMIC, #Barnier veut anticiper de deux mois cette année la revalorisation automatique du 1er janvier.
C’est une blague ?— Manuel Bompard (@mbompard) October 1, 2024
2% de hausse du SMIC.
C’est pas une coup de pouce. C’est une pichenette.— Ian Brossat (@IanBrossat) October 1, 2024
"Nous revaloriserons le SMIC de 2 % dès le 1er novembre, en anticipation de la date du 1er janvier".
Donc il n'augmente pas, il suit l'inflation à quelques jours près !— Hadrien Clouet (@HadrienClouet) October 1, 2024
M. Barnier annonce avancer l'augmentation du SMIC de janvier à novembre (+2%).
C'est évidemment un cache-misère. Il faut augmenter le SMIC à 1600 euros net et tout de suite.— Arthur Delaporte (@ArthurDelaporte) October 1, 2024