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Hausse des actions en Europe, prudence à Wall Street

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé lundi après avoir faibli dans le sillage de Wall Street, les craintes de tensions commerciales favorisant les prises de bénéfice après la hausse qui a salué depuis vendredi les chiffres mensuels de l'emploi et des salaires aux Etats-Unis, propices à un regain d'appétit pour le risque.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse symbolique de 0,04% (2,31 points) à 5.276,71 points après un pic à 5.302,42 en tout début de séance.

A Francfort, le Dax a progressé de 0,58%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,26%, le FTSEurofirst 300 0,23% et le Stoxx 600 0,25%.

A Londres, le FTSE 100 a abandonné 0,13%, pénalisé entre autres par les valeurs minières avec la baisse des cours du cuivre (-0,66%).

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en ordre dispersé, le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 cédant respectivement 0,51% et 0,06% alors que le Nasdaq Composite prenait 0,49% après un record à 7.603,30. Tous trois avaient pris plus de 1,7% vendredi.

Les reculs les plus marqués sur le marché américain touchent le secteur industriel: Boeing perd 2,6%, Caterpillar 2,03%.

Si le rapport mensuel du département du Travail américain publié vendredi a ravivé l'appétit pour le risque chez les investisseurs en montrant à la fois une augmentation des créations d'emplois et un ralentissement de la hausse des salaires, donc en réduisant la probabilité estimée d'une accélération de la remontée des taux, ce regain se trouve limité par l'approche de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, les 20 et 21 mars.

La prudence est également justifiée par les incertitudes persistantes liées aux tensions commerciales internationales.

Donald Trump a dépêché à Bruxelles son secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, avec pour mission de convaincre les dirigeants de l'Union européenne d'abaisser les tarifs douaniers communautaires qui, selon lui, pénalisent les agriculteurs et les industriels américains.

En dépit de l'accès de faiblesse observé ce lundi, la majorité des observateurs restent optimistes sur le potentiel de hausse des marchés actions, en rappelant que le "bull market" (marché haussier) actuel a fêté vendredi son neuvième anniversaire.

"Etant donné que le marché était probablement très survendu à son point bas du 9 mars 2009, ce marché haussier favorisé par l'amélioration des fondamentaux et la récente réforme fiscale pourrait bien monter encore", écrit ainsi John Stoltzfus, directeur de la stratégie d'investissement d'Oppenheimer Asset Management, dans une note publiée lundi.

BOND D'INNOGY ET RWE, TOUT LE SECTEUR DES "UTILITIES" ANIMÉ

Sur le marché des changes, le dollar a poursuivi son repli face aux autres grandes devises: l'"indice dollar", qui mesure son évolution face à un panier de devises de référence, recule de 0,06% et l'euro remonte à 1,2314 dollar, sans toutefois s'éloigner beaucoup d'un point bas touché jeudi en réaction aux décisions de la Banque centrale européenne (BCE).

Les rendements des emprunts d'Etat reculent eux aussi, sous 2,89% pour le dix ans américain et à près de 0,63% pour son équivalent allemand.

Le rendement à trois ans américain a toutefois atteint son plus haut niveau lors d'une adjudication depuis mai dernier à 2,436%, à l'occasion de l'émission de 28 milliards de dollars de titres 2020 par le Trésor.

Côté actions en Europe, le secteur des services aux collectivités ("utilities") a largement profité de l'accord conclu entre les deux principaux producteurs allemands d'électricité, E.ON et RWE, sur le partage des actifs d'Innogy, qui se traduira par une vaste redistribution des cartes sur le premier marché d'Europe.

Innogy a bondi de 12,08%, la plus forte hausse du Stoxx 600, tandis qu'E.ON et RWE s'adjugeaient respectivement 5,36% et 9,2%. L'indice sectoriel Stoxx affiche une progression de 1,03% sur la journée.

A Paris, Engie a gagné 0,11% et Veolia 0,66%. EDF (+0,78%) a aussi bénéficié de la perspective de gros contrats en Inde après la visite d'Etat d'Emmanuel Macron, qui pourraient inclure la construction de six réacteurs nucléaires de type EPR.

A la baisse, le spécialiste britannique de la restructuration d'entreprise Melrose a cédé 4,98% après avoir relevé son offre d'achat sur l'industriel GKN à 8,1 milliards de livres (9,1 milliards d'euros), en augmentant la part payable en actions. GKN, qui a rejeté cette nouvelle offre, a abandonné 2,53%.

Le pétrole est quant à lui en net repli, toujours pénalisé par l'augmentation régulière de la production américaine. Le Brent et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perdent plus de 1,3%.

(Edité par Bertrand Boucey)