Une hausse des cas de radicalisation dans le sport? La réponse de la ministre des Sports, chiffres à l'appui

Une hausse des cas de radicalisation dans le sport? La réponse de la ministre des Sports, chiffres à l'appui

Une enquête sociologique menée notamment par Médéric Chapitaux a mis en lumière un processus de radicalisation et une croissance du séparatisme dans le sport en France. Invitée de l'émission Live Toussaint ce jeudi sur BFMTV, Amélie Oudéa-Castéra a rappelé la nécessité de surveiller un tel phénomène, en appelant à ne pas généraliser.

"Mon message n’est pas du tout le 'surtout pas de vague'. Mon message c’est d’abord de demander s’il y a un risque et donc un besoin de vigilance. Là-dessus la réponse est oui. Il y a même un besoin de vigilance absolue face à ces dérives communautaristes, séparatistes ou de radicalisation", a assuré la mnistre des Sports. "Mon deuxième message c’est de dire que la situation est trop sérieuse, la question est trop importante pour qu’il y ait des caricatures et des inexactitudes."

27 identifications de dérives séparatistes

Saluant le travail du personnel de son ministère, Amélie Oudéa-Castéra a insisté sur la réussite de la lutte contre la radicalisation dans le sport.

"Il faut qualifier les choses, je le dis 3.449 contrôles ont été effectués en 2022 et il y a eu 27 identifications de dérives séparatistes. C’est-à-dire 0,8%. C’est toujours 0,8% de trop mais je ne peux pas entendre qu’il y a de la complaisance, de la lâcheté ou du laxisme", a encore martelé l'ancienne joueuse de tennis. "C’est l’inverse, le gouvernement a mis en place un contrat d’engagement républicain et ma main ne tremblera jamais pour l’appliquer. Y compris pour ce qui est de fermer des établissements."

Et Amélie Oudéa-Castéra d'enchaîner: "En 2023, c’est près de 6.000 contrôles sur les clubs sportifs qui vont être menés. [...] Il y a toute une démarche que nous menons avec les préfets et, si besoin, nous prenons des décisions de fermetures, sur le fait de couper des subventions ou sur le fait de suivre des éducateurs."

"Pas dans une tendance galopante à une radicalisation"

Relancée sur les éléments avancés par Médéric Chapitaux dans son enquête sur la pratique sportive en France et le phénomène de radicalisation, Amélie Oudéa-Castéra s'est montrée très ferme et très claire. Selon elle, des chiffres trop anciens ont conduit à une interprétation erronée. Notamment celui sur le nombre de signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste liés au sport.

"J’infirme ces chiffres (12% des inscrits au FSPRT le sont dans le cadre du sport, ndlr) qui sont datés", a finalement lâché Amélie Oudéa-Castéra. "Comme d’ailleurs une bonne partie de l’enquête sur laquelle s’appuie Médéric Chapitaux, par ailleurs un homme tout à fait respectable avec lequel nous avions un dialogue suivi au sein de mon cabinet. Mais aujourd’hui, c’est non."

Et le membre du gouvernement de conclure sur cette question: "Dans les fiches FSPRT dont je me suis procuré les données, les fiches actives en lien avec le sport sont passées de 1.000 en 2019 à 550 en 2022. On a donc une baisse de ces 12% vers les 7%. On n’est donc pas dans une tendance galopante à une radicalisation des séparatismes dans le sport malgré ce que certains aimeraient croire ou veulent agiter. On est, au contraire, sur un resserrement de ces phénomènes. Cela ne veut pas non plus dire qu’il ne faut pas maintenir la plus grande des vigilances. Un cas est toujours un cas de trop."

Article original publié sur RMC Sport