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La HATVP dévoile les patrimoines des ministres, que faut-il en retenir ?

POLITIQUE - La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a dévoilé dans la soirée du jeudi 1er décembre les déclarations de patrimoines et d’intérêt des ministres du gouvernement d’Élisabeth Borne, nommé au printemps. D’abord, et c’est l’information principale : Caroline Cayeux, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales – déjà épinglée pour un dérapage homophobe – aurait sous-évalué son patrimoine, ce qu’elle dément.

La Haute autorité soupçonne aussi de la fraude fiscale de la part de la ministre, ce que ses avocats décrivent comme une accusation « aussi grave qu’incompréhensible ». La justice est saisie. Caroline Cayeux a de son côté quitté le gouvernement en début de semaine, « pour ne pas gêner l’action du gouvernement », laissant son portefeuille à sa collègue chargée de la Ruralité, Dominique Faure.

Des soupçons et un conflit qui n’ont pas permis à Caroline Cayeux de rester ministre. C’est exactement le rôle de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, créée en 2013 en réaction à l’affaire Cahuzac : vérifier que les responsables politiques n’ont pas menti sur leur patrimoine, débusquer ou prévenir de potentiels conflits d’intérêts et, surtout, s’assurer qu’ils ne se sont pas indûment enrichis après un passage en politique.

A-t-on vraiment besoin de savoir dans quelle banque est chaque ministre ?

Mais pour le reste… A-t-on vraiment besoin de savoir dans quelle banque exacte chacun épargne, reçoit son salaire ou son héritage ? De combien de comptes, d’appartements et dans quelle ville sont-ils ? La question mérite ample réflexion.

Si les montants de certaines rémunérations dans le passé – comme les plus de 500 000 euros annuels pour la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, quand elle était directrice de l’e-commerce chez Carrefour – ou le prix de certains appartements – comme les 3,4 millions pour celui de Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique – peuvent choquer et ne manqueront pas d’alimenter la défiance à l’égard d’un gouvernement sans doute pas assez représentatif des Français, l’intimité ainsi dévoilée pour le personnel politique qui n’a pas fraudé et gagné légitimement son argent interroge.

Dans ce cru 2022 du gouvernement Borne, on apprend par exemple que les ministres Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu et Marlène Schiappa sont à découvert. Que la Première ministre possède deux appartements pour un montant total estimé à 1,3 million d’euros.

On apprend que l’un des ministres les plus fortunés, Éric Dupond-Moretti, dispose de deux montres de luxe, dont une Rolex, un bateau et une voiture de la marque Bentley. Bruno Le Maire, lui, a déclaré pour 15 000 de tableaux et une commode qu’il estime valoir 10 000 euros… Gabriel Attal a un scooter d’une valeur de 1 000 euros et une assurance vie à 1,4 million d’euros.

A-t-on vraiment besoin de savoir tout ça ? Quand on sait que les cahiers de doléances ne sont toujours pas accessibles au grand public ni mis en ligne… À vous d’en juger !

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