Harris attaque Trump sur l'économie
Kamala Harris, consciente que Donald Trump est encore considéré par bien des électeurs comme le meilleur candidat pour l'économie américaine, l'a vivement attaqué mercredi, en le peignant en ami des riches et en étrillant son bilan.
La vice-présidente et candidate démocrate à l'élection du 5 novembre a défendu ses projets pour la première économie mondiale et le pouvoir d'achat à Pittsburgh, capitale historique de l'acier, en Pennsylvanie.
"Pour Donald Trump, l'économie doit être au service des propriétaires des grands gratte-ciel. Pas de ceux qui les construisent, ni de ceux qui installent l'électricité, ni de ceux qui lavent les sols", a critiqué Kamala Harris, en se présentant au contraire comme une enfant de la classe moyenne.
La démocrate, pour qui la vie chère reste un sérieux handicap électoral, a attaqué le bilan de son rival milliardaire à la Maison Blanche.
Elle l'a accusé d'avoir fait perdre à l'Amérique 200.000 emplois industriels et a assuré que la Chine s'était "constamment jouée" de son adversaire sur le plan technologique et commercial.
La candidate de 59 ans a toutefois reconnu que le coût de la vie restait "trop élevé" pour les ménages, en répétant ses quelques promesses concrètes: un crédit d'impôt pour les jeunes familles et pour les créateurs de petites entreprises, une aide à l'achat de logement, un contrôle du prix souvent exorbitant des médicaments...
Le tout doit être financé par une fiscalité plus lourde sur les grandes entreprises et les grandes fortunes.
- "Pas sérieux" -
Dans sa première interview télévisée en solo depuis qu'elle a repris à Joe Biden le flambeau de la course à la Maison Blanche, sur MSNBC, elle a ensuite accusé son rival de n'être "pas sérieux" avec son projet de fortes taxes sur les marchandises importées en cas de victoire.
"Kamala Harris a raison sur un point: il est temps de tourner la page. Elle a eu trois ans et demi pour montrer ce qu'elle savait faire et elle a échoué" en matière d'économie, a contre-attaqué Karoline Leavitt, une porte-parole de campagne de Donald Trump.
La candidate démocrate, qui a prévu de se rendre vendredi en Arizona, dans une ville jouxtant la frontière avec le Mexique, a aussi promis lors du même entretien de ressusciter en cas de victoire un projet de loi de l'actuel président démocrate.
Ce texte, torpillé par les républicains, prévoyait d'augmenter les moyens de la police aux frontières et de restreindre l'accès au droit d'asile.
Si le républicain semble perdre de son ascendant sur Kamala Harris en matière d'économie, du moins selon les sondages menés auprès des électeurs, il est jugé bien plus convaincant sur l'immigration, toujours selon les enquêtes d'opinion.
L'ancien président, qui n'a pas hésité à propager de fausses informations racistes sur des immigrés venus d'Haïti, accuse sa rivale d'avoir transformé la frontière sud en passoire, et promet en cas de victoire des expulsions massives.
- Iran et Ukraine -
Parmi les sept fameux Etats-pivots --Wisconsin, Michigan, Caroline du Nord, Géorgie, Arizona, Nevada et Pennsylvanie -- ce dernier fait figure de gros lot, car il offrira 19 grands électeurs à celui qui le remportera le 5 novembre.
Le premier à atteindre 270 grands électeurs gagnera la présidentielle, qui est un scrutin indirect.
Donald Trump se rendra lui aussi prochainement en Pennsylvanie dans le cadre de sa campagne, plus précisément à Butler, là même où il avait été visé par une tentative d'assassinat à la mi-juillet.
Mercredi, le républicain, en campagne dans un autre Etat très convoité, la Caroline du Nord, s'en est lui pris à l'Iran, en affirmant qu'il faudrait menacer de "détruire" le pays si Téhéran s'en prenait à un candidat à l'élection américaine.
Il faisait ainsi référence à son propre cas, après avoir annoncé la veille que sa vie était directement menacée par l'Iran.
Le candidat républicain a été ces derniers mois la cible de deux tentatives d'assassinat.
Donald Trump a aussi vivement critiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui doit rencontrer Kamala Harris jeudi.
"Chaque fois qu'il est venu dans notre pays, il est reparti avec 60 milliards de dollars, je pense que c'est le meilleur commercial de la planète", a ironisé l'ancien président.
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