Harris face à Trump: la démocrate en difficulté auprès des électorats hispanique et afro-américain

Un scrutin toujours plus incertain. La candidate démocrate Kamala Harris apparaît en difficulté auprès des populations afro-américaine et hispano-américaine, contrairement à son adversaire républicain Donald Trump, selon deux sondages du Siena College pour le New York Times parus respectivement les samedi 12 et dimanche 13 octobre.

Si la démocrate est à chaque fois donnée en tête auprès de ces deux communautés, elle bénéficie de dynamiques moins fortes que les précédents candidats démocrates à la présidentielle. De quoi interroger sur ses chances de victoire, alors qu'elle est donnée en tête à l'échelle fédérale, mais avec une marge fine.

Les sondages ont été réalisés entre le 29 septembre et le 6 octobre auprès de 902 citoyens américains d'origine hispanique et de 589 citoyens américains afro-américains susceptibles de voter à la présidentielle, résidant aux États-Unis.

Moins populaire que les ex-candidats démocrates

D'après l'une des enquêtes d'opinions réalisée pour le New York Times, 56% des Hispaniques sondés affirment qu'ils prévoient de voter pour la démocrate, quand 37% comptent donner leur voix à son adversaire républicain.

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Si la démocrate bénéficie de la majorité des voix de cette population, elle recueille moins d'intentions de vote en sa faveur que les trois derniers candidats démocrates à la présidentielle, soit Joe Biden, Hillary Clinton et Barack Obama.

Les électeurs hispaniques se montrent particulièrement circonspects sur ses capacités à gérer les questions économiques, d'immigration et d'insécurité.

De bons scores chez les hommes latinos pour Trump

À l'inverse, Donald Trump, sans être en tête auprès des latinos, parvient à remporter des suffrages importants auprès de cette communauté, notamment chez les hommes. 45% des hommes hispaniques prévoient de voter pour lui, contre 48% pour Kamala Harris, deux chiffres très proches, alors que les femmes hispaniques sont très majoritairement favorables à la démocrate (à 62% contre 31%).

L'ex-président des États-Unis avait déjà obtenu de bons scores en 2020 auprès des Hispaniques lorsqu'il était candidat à sa propre succession et continue de surfer sur cette dynamique.

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Les attaques régulièrement formulées par l'homme d'affaires à l'encontre des personnes immigrées vivant aux États-Unis ne freinent pas l'enthousiasme de certains Hispaniques en sa faveur, selon le sondage.

Près de 7 Hispaniques nés aux États-Unis sur 10 (67%) indiquent ainsi ne pas se sentir visés lorsque Donald Trump évoque des "problèmes d'immigration" dans le pays. Ils sont un peu plus de la moitié (51%) à répondre la même chose parmi les Hispaniques qui sont nés à l'étranger.

De nombreux indécis

Si la majorité, 55%, des Hispaniques interrogés estiment que l'on peut avoir de bonnes raisons d'être offensés par les propos prononcés par Donald Trump, le rejet n'est pour autant pas massif à l'égard du républicain.

Ainsi, plus du tiers des Hispaniques sondés se disent favorables à la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique et au renvoi des migrants illégaux présents sur le territoire américain.

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Ils sont par ailleurs 4 sur 10 à déclarer ne pas prendre au sérieux les propos de Donald Trump lorsqu'il évoque ces promesses de campagne.

L'électorat latino a pendant longtemps été très favorable aux candidats démocrates à la présidentielle. En 2012, lors de sa réélection, Barack Obama avait ainsi bénéficié d'environ 70% des votes hispaniques, avant que Donald Trump ne parvienne à récupérer une partie de cet électorat quatre ans plus tard. Pour autant, la bataille n'apparaît pas encore jouée puisque près d'un quart des sondés se disent encore indécis sur leur vote en novembre prochain.

Large soutien des Afro-Américains pour Harris

Concernant l'électorat afro-américain, Kamala Harris est créditée de la majorité des intentions de vote (78%) au sein de cette population. Un score bien meilleur que les 74% récoltés par Joe Biden, quand il était encore candidat il y a quelques mois, mais qui est bien inférieur aux 90% recueillis par ce même Joe Biden en 2020, lorsqu'il était candidat pour la première fois.

Alors que Joe Biden avait remporté le scrutin avec une faible marge il y a quatre ans, cette baisse apparaît comme inquiétante pour Kamala Harris.

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De fait, Donald Trump parvient à éroder une partie du soutien de l'électorat noir envers la démocrate en menant campagne spécifiquement en faveur de cette population. Désormais, environ 15% des électeurs noirs affirment qu'ils pensent voter pour le républicain, un chiffre peu élevé, mais qui est 6 points au-dessus du suffrage qu'il avait récolté en 2020.

Un électorat qui s'érode en faveur de Trump

Selon le sondage, cette évolution s'explique d'abord par la déception ressentie par les Afro-Américains. Ils sont 4 sur 10 chez les moins de 30 ans à estimer que les républicains sont plus susceptibles de tenir leurs promesses de campagne que les démocrates.

D'où la mobilisation de Barack Obama pour soutenir la candidate pour son camp. Jeudi dernier, l'ex-président a interpellé directement les hommes noirs qui hésiteraient à soutenir Kamala Harris parce qu'elle est une femme en leur rappelant que "les femmes dans nos vies nous ont toujours soutenus".

L'électorat noir se montre par ailleurs divisé sur la question de l'immigration, avec 40% se disant en faveur de la construction d'un mur et 41% en faveur de l'expulsion des immigrés illégaux présents aux États-Unis.

La principale difficulté pour Kamala Harris auprès de la population afro-américaine est la même que celle qu'elle rencontre auprès des autres électorats, soit de convaincre sur les questions économiques. Les trois-quarts des électeurs noirs estiment que la démocrate n'est que "passable", voire "mauvaise" sur ce sujet.

Article original publié sur BFMTV.com