Harcèlement scolaire: le gouvernement annonce la mise en place de "coordinateurs" dans les établissements

Harcèlement scolaire: le gouvernement annonce la mise en place de "coordinateurs" dans les établissements

La Première ministre, Élisabeth Borne, et son gouvernement ont présenté ce mercredi un "plan interministériel de lutte contre le harcèlement à l’école et dans tous les lieux de vie de l’enfant". Parmi les mesures annoncées se trouvent des "coordinateurs harcèlement" qui doivent participer à la lutte contre ce phénomène.

Ce plan avait été annoncé dès le mois de juin par la Première ministre après le suicide de Lindsay, 13 ans, victime de harcèlement scolaire. Élisabeth Borne avait alors demandé aux ministres de l'Intérieur, de la Justice, de la Santé et au secrétaire d'État au Numérique de travailler avec le ministre de l'Éducation nationale.

Des outils déjà existants

Le gouvernement veut ainsi que tous les enseignants, personnels d’éducation, AESH et professionnels de la jeunesse et des collectivités soient formés aux problématiques liées au harcèlement.

Gabriel Attal a annoncé "poursuivre" et "renforcer" le programme pHARe, mis en place depuis 2021, généralisé aux écoles et collèges à la rentrée 2022, il concerne aussi les lycées depuis la rentrée 2023.

Cette idée de "coordinateurs" ressemble justement fortement à l'une des composantes d'un dispositif déjà existant, le programme pHARE.

Comme l'explique le ministère de l'Éducation nationale sur son site, ce programme prévoit qu'une "équipe ressource" soit chargée de "mettre en œuvre le protocole de prise en charge des situations de harcèlement dans chaque circonscription du premier degré et dans chaque établissement du second degré, dans toutes les académies".

Cette équipe, composée de professeurs, de psychologues, d'infirmiers, ou encore de CPE, doit suivre une formation académique de huit jours étalés sur deux ans.

Le programme pHARE prévoit aussi la présence d'"élèves ambassadeurs de la lutte contre le harcèlement" formés dans le second degré. "Ces élèves, que l’on considère comme des lanceurs d’alerte, devront être en mesure de repérer des situations d’intimidation, de violence voire de harcèlement pour pouvoir ensuite s’adresser à l’équipe ressource adultes constituée dans l’établissement", explique l'académie de Poitiers sur son site.

Des dispositifs "trop nombreux" et "pas assez connus"

Cette idée d'élèves "ambassadeurs" ne date elle-même pas du programme pHARE, mais a été généralisée en 2015 par le ministère de l'Éducation nationale. Dans les collèges et les lycées, ces élèves volontaires doivent permettre une sensibilisation de leurs pairs.

En 2021, un rapport d'information du Sénat soulignait que les outils de lutte contre le harcèlement scolaire "existent déjà", mais qu'ils sont "trop nombreux et par voie de conséquence pas assez connus", citant en exemple celui des élèves ambassadeurs.

Il jugeait que ce dispositif donne "des résultats intéressants", mais que les collégiens et lycéens y participant devaient être bien formés. "Ce dispositif ne doit pas en effet faire porter sur l’élève ambassadeur le poids de la lutte contre le harcèlement, qui doit également impliquer les adultes de l’établissement", ajoutaient les auteurs du rapport.

Article original publié sur BFMTV.com