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Hans Hurch, un passeur éclairé s’éteint

Brillant directeur depuis vingt ans de la Viennale, rendez-vous cinéphile unanimement encensé, l’Autrichien est mort dimanche à Rome à 64 ans.

Elles sont rares, ces figures de stricts passeurs qui consacrent leur vie à la mise en lumière des œuvres d’autrui sans en édifier une eux-mêmes stricto sensu et s’attirent pourtant une cote d’appréciation, un respect, une vénération parfois, que pourraient leur jalouser bien des brillants créateurs. Hans Hurch n’était ni cinéaste ni scénariste, et encore moins acteur ; ses derniers états de service sur des plateaux de tournage dataient du début des années 90 (il fut à trois reprises l’assistant du couple Straub-Huillet), et il jouissait pourtant de tous ces égards, admiré par l’internationale cinéphile et adoré par les artistes dont il présentait depuis vingt ans les travaux récents ou anciens au festival international du film de Vienne : la Viennale. Hans Hurch n’était donc «que» directeur de festival, mais avec lui on croirait avoir perdu un maître, un compagnon de route et de conversations rêvé, alors que l’on a appris lundi sa mort la veille, à Rome, d’une insuffisance cardiaque qui a laissé les équipes de la Viennale et ses nombreux suiveurs en «état de choc», et avec eux trop de palpitantes conversations au long cours inachevées.

En deux décennies à la tête de la manifestation viennoise, cet ancien journaliste en avait fait le festival le plus cinéphile qui soit - peut-être le meilleur festival de cinéma au monde, à défaut d’être le plus renommé. Un festival conçu avant toute chose comme une joyeuse réunion de personnes, de caractères et de films choisis en dehors des modes ou des obédiences aux vaches sacrées, intensément politique dans ses décisions, que Hans Hurch opérait seul tout en demeurant ouvert à une multitude de regards amis, et d’une intransigeante intégrité - il y a quelques années il avait laissé filer les subsides d’un gros sponsor au nom du principe d’inviolabilité de l’écran de cinéma par les logos. (...)

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