Haniyeh, Chokr, Deif, al-Arouri... Ces principaux dirigeants du Hamas et du Hezbollah tués depuis le 7 octobre
"Nous réglerons nos comptes avec tous ceux qui nous font du mal." Lors d'une allocution de quelques minutes datée du mercredi 31 juillet, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré que son pays a porté "des coups sévères" à ses "ennemis" ces derniers jours.
Il a explicitament mentionné l'élimination mardi du responsable militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, lors d'une frappe dans la banlieue de Beyrouth. En revanche, il n'a fait aucune référence à la mort du responsable politique du Hamas Ismaïl Haniyeh, imputée à l'État hébreu par l'organisation islamiste et l'Iran.
Depuis les attaques du 7 octobre, Benjamin Nathanyahu s'est évertué à rappeler que l'un de ses objectifs majeurs était de mettre hors d'État de nuire le Hamas, à l'origine de ces attentats et considérée comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne. En parallèle, Tsahal a également dû intervenir au Liban après de fréquents tirs de roquettes revendiqués par le Hezbollah.
• Ismaïl Haniyeh, chef politique du Hamas, le 31 juillet 2024
Mercredi 31 juillet, alors qu'il venait de se rendre à l'investiture du nouveau président iranien Massoud Pezeshkian, Ismaïl Haniyeh, chef politique du Hamas, a été tué dans une frappe à Téhéran, ont annoncé mercredi le mouvement islamiste palestinien en accusant Israël d'être à l'origine de la frappe aérienne qui a touché son domicile.
"(Notre) frère, le dirigeant, le moujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans un raid sioniste contre sa résidence à Téhéran après sa participation à l'investiture du nouveau président" iranien, a écrit le Hamas dans un communiqué.
Chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, la soixantaine, était basé à Doha. Il avait rejoint le Hamas en 1987, s'était fait connaître en 2006 en devenant Premier ministre de l'Autorité palestinienne après la victoire surprise de son mouvement aux législatives.
• Fouad Chokr, responsable militaire du Hezbollah, le 31 juillet 2024
Mercredi encore, le Hezbollah a annoncé la mort du responsable militaire Fouad Chokr, visé la veille par une frappe israélienne qui a également tué cinq civils près de Beyrouth.
Près de 24h après la frappe, le Hezbollah a confirmé la mort du "grand leader combattant Fouad Chokr (Sayyed Mohsen), (...) grand martyr sur la route de Jérusalem", expression utilisée par le parti pour désigner ses combattants tués par Israël.
Le Hezbollah le décrit comme étant parmi les "grands symboles de la résistance, les créateurs de ses victoires (...) ceux qui ont poursuivi le combat jusqu'à leur dernier souffle". L'armée israélienne avait pour sa part annoncé mardi soir avoir éliminé Chokr, "le plus haut responsable militaire" de la formation pro-iranienne selon elle.
Né en 1961 ou en 1962, il était originaire de la plaine de la Békaa dans l'est du Liban selon Washington. En 2017, le Trésor américain avait offert cinq millions de dollars pour toute information à son sujet. Le vice-président américain de l'époque, Mike Pence, l'avait décrit la même année comme "l'un des cerveaux" de l'attentat qui a fait plus de 200 morts en 1983 parmi les Marines américains à Beyrouth.
• Mohammed Deif, chef militaire du Hamas, le 13 juillet 2024
Jeudi 1er août, l'armée israélienne a annoncé avoir "éliminé" Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, lors d'une frappe qui remonte à la mi-juillet. "L'armée israélienne annonce que le 13 juillet 2024, des avions de combat ont mené des frappes dans la région de Khan Younès, et à la suite à d'une analyse de renseignements, il peut être confirmé que Mohammed Deif a été éliminé", a indiqué l'armée dans un communiqué.
"Deif a dirigé, planifié et exécuté le massacre du 7 octobre", a ajouté l'armée en référence à l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils.
• Marwan Issa, numéro 3 du Hamas, mars 2024
Le 18 mars, c'est la Maison Blanche qui a annoncé la mort de ce haut responsable du mouvement Hamas. "Marwan Issa a été tué lors d'une opération israélienne la semaine dernière", a dit le conseiller à la sécurité nationale de l'exécutif américain, Jake Sullivan, lors d'une conférence de presse.
L'armée israélienne avait fait état d'une frappe aérienne "dans le centre de la bande de Gaza, près de Nuseirat", contre une "base souterraine", qui était "utilisée par deux hauts dirigeants de l'organisation (dont) Marwan Issa". Israël n'avait toutefois pas confirmé la mort de l'homme.
• Saleh al-Arouri, numéro 2 du Hamas, le 2 janvier 2024
Le 2 janvier, le Hamas a annoncé la mort de son numéro 2, Saleh al-Arouri, qui a péri dans une frappe israélienne sur un bureau libanais de l'organisation islamiste situé à Beyrouth.
Saleh Arouri, né en 1966 à Ramallah en Cisjordanie, était accusé par Israël d'être le cerveau de plusieurs attentats contre l'État hébreu. Il était, depuis 2017, l'adjoint d'Ismail Haniyeh. Condamné à de multiples reprises, il a passé près de 20 ans dans les prisons israéliennes. En 2010, il avait obtenu sa libération en échange d'un exil.