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Jadot retire sa candidature après un accord avec Hamon

Les candidats socialiste et écologiste à l'élection présidentielle, Benoît Hamon et Yannick Jadot, ont scellé un accord jeudi, conduisant au retrait de la candidature du représentant d'Europe-Ecologie-Les Vert de la course à l'Elysée. /Photo prise le 21 février 2017/REUTERS/Christian Hartmann

PARIS (Reuters) - Les candidats socialiste et écologiste à l'élection présidentielle, Benoît Hamon et Yannick Jadot, ont scellé un accord jeudi, conduisant au retrait de la candidature du représentant d'Europe-Ecologie-Les Verts de la course à l'Elysée. Yannick Jadot a dit avoir pris sa décision en vertu de l'"accord formidable" négocié avec les socialistes, qui sera soumis d'ici dimanche à l'approbation des militants écologistes. "Je retire ma candidature à l'élection présidentielle pour participer à une grande aventure", a-t-il dit lors du journal de 20 heures de France 2. "Je serai dans cette campagne donc je serai là tous les jours pour m'assurer que les engagements sont tenus". En meeting à Arras (Pas-de-Calais), Benoît Hamon a salué ce choix, exprimant l'espoir qu'il constitue "la première pierre d'un rassemblement qui continuera à grandir et à s'amplifier." Interrogé sur le contenu de l'accord Verts-PS, Yannick Jadot a évoqué une "sortie du nucléaire en 25 ans", l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) et l'introduction d'une dose de proportionnelle aux élections pour "revitaliser la démocratie, redonner la pouvoir aux citoyens". Le désormais ex-candidat écologiste a invité le représentant de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, à l'imiter en se retirant lui aussi de la course à l'Elysée. "Face à [la présidente du Front national-NDLR] Marine Le Pen, face aux candidats de l'immobilisme, nous pouvons gagner cette élection présidentielle", a-t-il dit. "Pour la première fois, l'écologie, le social, l'Europe et la démocratie peuvent gagner une élection présidentielle. Alors Jean-Luc, parlons-nous, continuons à travailler et créons cette grande espérance autour d'un rassemblement", a-t-il ajouté à l'adresse du candidat d'extrême gauche. "CE N'EST PAS FACILE" "Ce n'est pas facile, je peux te dire que pour moi ce n'est pas facile, mais faisons-le ensemble", a-t-il encore déclaré. Dans un communiqué, Benoît Hamon se félicite de l'accord trouvé, "fruit d'une vision commune d'un futur désirable" et souhaite que le "rassemblement autour de (s)a candidature s'amplifie dès demain aux autres sensibilités de gauche". "Aucun prétexte pour justifier la division n'est à la hauteur de l'enjeu historique qui est d'assurer la présence de la gauche unie au second tour, ni à la hauteur du désir des citoyens qui veulent, avec force, une alternative puissante à la prise du pouvoir par l'extrême-droite en France", écrit-il à l'adresse, lui aussi, de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier s'est montré jusqu'ici fermé à l'idée d'un retrait de sa candidature à l'élection présidentielle, malgré une amorce de dialogue avec Benoît Hamon. Invité jeudi soir de l'Émission politique sur France 2, le candidat d'extrême gauche s'est dit prêt à reparler avec le dirigeant socialiste, affirmant ne "fermer aucune porte" à deux mois du premier tour de l'élection présidentielle. Le candidat du PS et celui de La France insoumise sont quatrième et cinquième dans les intentions de vote au premier tour, mais premier ou deuxième si l'on additionne leurs scores. Les intentions de vote en faveur de Yannick Jadot oscillaient, avant son retrait, autour de 2%. Les résultats de la consultation par vote électronique des militants du parti écologiste, qui commencera vendredi, seront connus dimanche. Le précédent vote de quelque 17.000 électeurs avait donné lieu à une approbation massive, à près de 90%, de l'ouverture de discussions avec Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. (Elizabeth Pineau, avec Emmanuel Jarry)