Haies : le renouveau des paysages ruraux

Bien que protégées depuis 2015, les haies continuent de disparaître. Leur rôle agronomique et écologique semble désormais reconnu, mais pour nombre d'agriculteurs, elles sont des nids d'infections pour les cultures, des obstacles pour les tracteurs et entraînent un surcroît de travail. Un ambitieux plan d'action gouvernemental vise à inverser la tendance.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°929/930, daté juillet/ août 2024.

Mobilisation générale ! Avec son plan d'action publié en février, le gouvernement français ambitionne un véritable retournement d'une tendance ancrée depuis plus de soixante-dix ans : la destruction des haies. D'ici à la fin de la décennie, les pouvoirs publics visent un gain net de 50.000 kilomètres de linéaires d'arbres, d'arbustes et de buissons, alors qu'actuellement, plus de 23.000 kilomètres disparaissent tous les ans. La mesure fait consensus, sauf chez les agriculteurs. Parce qu'ils sont les premiers concernés. Pour une grande partie d'entre eux, les haies sont des nids d'infections pour leurs cultures, un surcroît de travail et des obstacles pour leurs tracteurs. Ce qui explique que, bien que protégées depuis 2015, les haies ont continué à disparaître.

Qu'est-ce qu'une haie ? Pour la Base de données topographique (BD Topo) de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), c'est une formation linéaire comportant des arbres, arbustes ou arbrisseaux sur au moins 25 mètres de long, sans interruption de plus de 20 m, sur une largeur inférieure à 20 m, pour une hauteur d'au moins 1,30 m. Le Larousse précise qu'elle marque la limite entre deux parcelles ou deux propriétés. Là réside le nœud du problème : les parcelles sont de plus en plus grandes et les exploitations agricoles de moins en moins nombreuses. "Depuis la révolution agricole des années 1950, les fermes se sont spécialisées, ce qui a permis de compenser la baisse des prix par des rendements accrus, explique Sylvain Doublet, ingénieur dans le cabinet spécialisé Solagro. Il a donc fallu mécaniser, et pour cela, ôter les obstacles devant les machines, en premier lieu les haies. "

Le déclin de l'élevage à l'herbe en grande partie responsable de l'arrachage

Par ailleurs, l'arrivée du gaz et du fioul dans les fermes a diminué l'intérêt pour les arbres, puisque les agriculteurs et éleveurs n'ont pl[...]

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