Hafize Gaye Erkan, première femme à la tête de la Banque centrale turque

Une banquière “chevronnée”. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a nommé vendredi 9 juin Hafize Gaye Erkan au poste de gouverneure de la Banque centrale, en remplacement de Sahap Kavcioglu, rapporte Middle East Eye. Et ce alors que la monnaie a perdu 17 % de sa valeur face au dollar depuis la réélection d’Erdogan le 28 mai.

Cette nomination – la première d’une femme à ce poste dans l’histoire du pays – fait suite à celle de Mehmet Simsek comme ministre de l’Économie et des Finances, un homme “très apprécié par les marchés financiers” et qui avait déjà occupé ce poste entre 2009 et 2015.

Il s’agit d’un “autre signal important indiquant que le nouveau gouvernement d’Erdogan vise à évoluer vers une politique monétaire plus conventionnelle”, souligne Middle East Eye. La politique imposée par le président turc depuis 2021 consistait en effet, dans un contexte fortement inflationniste, à baisser les taux d’intérêt au lieu de les augmenter, à rebours des théories monétaires classiques.

Cette politique – vivement contestée par l’opposition, qui en a fait l’un ses principaux chevaux de bataille durant la campagne – a exacerbé le phénomène inflationniste, creusé le budget de l’État et fait fondre les réserves de la Banque centrale, désormais à sec.

Ancienne employée de Goldman Sachs

Erdogan a en effet largement puisé dans ces réserves durant les derniers mois afin de stabiliser la monnaie et assurer sa victoire.

La nouvelle gouverneure de la Banque centrale réussira-t-elle ainsi à redresser la barre ? Sa nomination est en tout cas un signal envoyé aux marchés que “les politiques économiques du pays vont se normaliser”, selon le site panarabe, qui brosse le parcours d’une femme ayant évolué dans les hautes sphères de la finance aux États-Unis.

“Âgée de 41 ans, Hafize Gaye Erkan est une ancienne cadre bancaire aux États-Unis ? […] Elle a obtenu son doctorat en ingénierie financière à l’université de Princeton” et travaillé entre autres “chez Goldman Sachs et First Republic Bank, qui s’est effondrée en mai, plus d’un an après la démission d’Erkan en tant que codirectrice générale”.

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