Avec “Hackney Diamonds”, les Rolling Stones font encore des étincelles

C’est un album dont le titre, “atroce”, pourrait servir d’enseigne “à un club de pole dance à Clapton”, un quartier longtemps mal famé de Londres, ironise The Guardian. Un album dont la pochette, “épouvantable”, semble annoncer “une compilation de glam metal soldée à 50 %”, ajoute-t-il.

Qui aime bien châtie bien, et la presse britannique a toujours excellé dans cet exercice. Surtout quand il s’agit de fêter les Rolling Stones, un groupe qui, donné plusieurs fois pour mort depuis sa formation, en 1962, a néanmoins su incarner avec constance (et parfois complaisance) la légende du rock anglais.

Ce vendredi 20 octobre, la bande emmenée par Mick Jagger et Keith Richards sort un nouvel album et, outre-Manche, les critiques musicaux sont dans tous leurs états. Nul flegme qui tienne, la groupie qu’ils ont été et avec laquelle ils aiment visiblement renouer prend le dessus.

Pas de flegme, beaucoup de superlatifs

“Arrêtez toutes les horloges !” s’emballe ainsi Neil McCormick dans The Daily Telegraph, citant le poème Funeral Blues de W. H. Auden (1907-1973).

“C’est avec joie que je vous confirme que le nouvel album des Rolling Stones est ce qu’ils ont fait de mieux depuis leur âge d’or, dans les années 1970. Ce qui en fait donc, de facto, le meilleur album rock des quarante dernières années, au bas mot.”

Sur l’échelle de l’enthousiasme, on est bien au-delà de la tempête dans une tasse de thé. Mais autant ne pas bouder son plaisir. On ne sait jamais, cela pourrait être l’ultime disque du groupe, dont tous les membres ont plus de 75 ans.

Hackney Diamonds est en tout cas le premier disque des Rolling Stones depuis la mort, en 2021, de Charlie Watts, leur batteur historique. Son titre ? Hackney est le nom d’une banlieue de Londres qui englobe le quartier de Clapton et qui, pour la génération des Stones, évoque un univers prolo, cockney pur jus. L’expression Hackney diamond, quant à elle, désigne “dans l’argot londonien ces débris de verre laissés par une vitre de voiture fracturée par un voleur, par un individu qui en veut plus que ce que la vie lui donne”, précise Ludovic Hunter-Tilney dans le Financial Times.

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