Hésitation en vue en Europe après le repli marqué des "techs"

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en ordre dispersé jeudi, le repli marqué des valeurs technologiques à Wall Street la veille ayant ravivé les craintes d'une correction de fin d'année tandis que certains y voient surtout un mouvement de rotation sectorielle.

Les contrats à terme sur les principaux indices européens suggèrent une ouverture en hausse de 0,07% pour le CAC 40 à Paris mais quasi stable pour le Dax à Francfort comme pour l'EuroStoxx 50, tandis que le FTSE 100 à Londres, toujours pénalisé par la vigueur de la livre, pourrait reculer de 0,25%.

La Bourse de Tokyo a fini la journée dans le vert, le Nikkei progressant de 0,57% grâce au soutien des valeurs bancaires, mais l'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique hors Japon recule de 1,39%.

La Bourse de Séoul a cédé 1,45%, Hong Kong 1,45%, Taiwan 1,43%.

En Chine, l'indice SSE Composite a abandonné 0,61%, le CSI 300 des principales capitalisations 1,16%, malgré une hausse inattendue de l'indice PMI manufacturier officiel.

Parmi les poids lourds asiatiques du secteur des hautes technologies, Samsung Electronics a perdu 3,42%, le spécialiste taïwanais des semi-conducteurs TSMC 3,62%, SoftBank 3,3% et Tencent 2,43%.

Mercredi, le Nasdaq américain a clôturé sur un repli de 1,27%, sa plus forte baisse en pourcentage depuis la mi-août, les investisseurs réduisant leur exposition aux "techs" pour privilégier les financières et les industrielles. Ce mouvement de rotation a permis au Dow Jones comme au Standard & Poor's 500 d'inscrire de nouveaux records et de finir en hausse.

Amazon, Apple, Alphabet et Facebook ont perdu entre 2% et 4%, Netflix 5,54% et Intel 1,74%.

LE DOLLAR STABLE, LE STERLING TOUJOURS EN HAUSSE

Parlant d'"un mouvement de rotation massif des techs et des semi-conducteurs vers la distribution, les transports et les financières" à Wall Street, Credit Suisse cite parmi les explications possibles les modifications des indices MSCI entrant en vigueur ce jeudi, des ajustements de fin de mois et le fait que certains fonds bouclent leur exercice au 30 novembre.

Parallèlement, le bitcoin gagne près de 3% en Asie à 10.109 dollars après sa journée agitée de mercredi, durant laquelle il a bondi à 11.395 avant de retomber à 9.250 dollars.

Sur le marché des devises, le dollar est stable face à un panier de devises de référence, les cambistes restant préoccupés par les signes de blocage sur le front de la réforme fiscale aux Etats-Unis, qui ont occulté mercredi la révision à la hausse du produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre.

L'euro se traite autour de 1,1870 dollar et s'achemine vers une hausse de 1,9% sur l'ensemble du mois de novembre.

La livre sterling, elle, continue de s'apprécier face au billet vert, comme à la monnaie unique européenne, toujours portée par l'évocation d'un accord entre Londres et Bruxelles sur le coût financier du Brexit.

Les marchés continuent de surveiller les informations liées à la Corée du Nord, 36 heures après le tir d'essai d'un missile intercontinental par Pyongyang. A l'Onu mercredi soir, l'ambassadrice américaine a déclaré que le régime nord-coréen serait "complètement détruit" en cas de guerre.

Le marché pétrolier est en légère hausse mais la prudence risque de limiter les variations de cours du baril en attendant l'issue de la réunion de Vienne entre pays producteurs en vue d'une possible prolongation de l'accord d'encadrement de l'offre mondiale en vigueur depuis janvier.

Les débats à huis clos entre représentants de l'Opep doivent débuter à 11h00 GMT avant de s'ouvrir aux ministres non-Opep à 14h00 GMT. Une conférence de presse est prévue en fin de journée.

En attendant, la séance sera animée entre autres par la première estimation de l'inflation en zone euro en novembre (à 10h00 GMT) et par les chiffres des revenus et dépenses des ménages américains (à 13h30 GMT).

(Avec Henning Gloystein à Singapour, édité par Juliette Rouillon)