Hôpital public : bébés en danger ?

Quand les services pédiatriques saturent, les nourrissons sont envoyés vers des hôpitaux éloignés. Enquête sur un service public à bout de souffle.

« Le bateau coule et on met des rustines. Le plan d'urgence de la ministre n'y changera rien. » Voilà la situation de l'hôpital public telle que la décrit le professeur Pierre-Louis Léger. Face à ce constat, le médecin a démissionné en janvier de ses fonctions administratives de chef de service de réanimation pédiatrique à l'hôpital Armand-Trousseau de Paris. Comme des centaines d'autres médecins dans toute la France.            

Dans son service de pointe, deux des seize chambres sont inutilisables. « Le manque de personnel infirmier est criant dans notre service qui a de gros besoins : un patient nécessite deux infirmières. Il en manque en moyenne entre six et neuf. » Actuellement, cinq postes sont vacants et le service peine à recruter : salaires trop bas, manque de reconnaissance, difficultés de se loger en région parisienne... Le personnel infirmier, même en intérim, ne postule plus.             

C'est pour cette raison qu'au début de l'hiver, lors de l'épidémie de bronchiolite, plusieurs bébés n'ont pas pu être soignés à Trousseau, mais ont été envoyés à Chartres, Rouen ou Orléans. « Le plan Epiver mis en place chaque année pour anticiper cette situation épidémique n'a pas pu l'être convenablement cette fois-ci faute de moyens et de personnel : résultat, plus de vingt-cinq patients ont été transférés en province. L'impact émotionnel est énorme pour les parents », déplore le Pr Léger. 

ZUM023
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Pierre-Louis...

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