Gérald Darmanin décroche la palme de l'abjection politique

Gérald Darmanin le 23 septembre à l'Assemblée nationale.

En mettant le PS et le FN sur un pied d'égalité, le député-maire UMP reprend la dialectique de l'extrême droite.

Et Gérald Darmanin surpassa Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, François Fillon, Laurent Wauquiez et Jean-François Copé réunis. Mardi, le député-maire UMP de Tourcoing a qualifié Christiane Taubira de «tract ambulant pour le Front national, mis en avant par François Hollande» par cynisme électoral. Avant de mettre un signe égal entre Marine Le Pen et Manuel Valls, «Dupond avec un "d" et Dupont avec un "t"». En deux répliques, le trentenaire fait basculer la vieille rengaine et le procès politicien – électoralement faux – intenté à cette gauche, accusée d’instrumentaliser le FN dans l’espoir de se maintenir au pouvoir dans les départements fin mars, dans l’abjection politique. Qu’il semble déjà loin (et presque anodin) ce «FNPS» inventé par Copé, remis au goût du jour lundi par Sarkozy et repris en chœur par tous les ténors de son parti. Alors osons le syllogisme. En attaquant Christiane Taubira de la sorte, Gérald Darmanin fait du Valeurs actuelles. Et comme Valeurs actuelles fait du Front national, l’ex-porte-parole de Nicolas Sarkozy fait du Front national. Sauf qu’une campagne électorale ne permet pas tout. Et que l’on compte sur les doigts d’une seule main – et encore – les voix de la droite républicaine capables de tenir les digues, si ce n’est d’en ériger de nouvelles face à la vague frontiste. Dans cette cacophonie, leur silence est non seulement politiquement indécent mais moralement indigne.

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