GVC achète le bookmaker Ladbrokes 4 milliards de livres

par Rahul B

LONDRES (Reuters) - L'officine de paris en ligne GVC Holdings a annoncé vendredi l'achat du bookmaker Ladbrokes Coral moyennant quatre milliards de livres (4,5 milliards d'euros) au plus, une opération qui pourrait donner naissance à l'une des plus grosses entreprises de Grande-Bretagne.

GVC, propriétaire des marques Sportingbet, Bwin et Foxy Bingo, précise qu'il versera 32,7 pence en numéraire et 0,141 action nouvelle par action Ladbrokes.

Le prix définitif dépendra d'un examen en cours des machines à sous électroniques FOBT (fixed-odds betting terminals), une importante source de revenus pour des sociétés telles que Ladbrokes mais qui sont dans le collimateur des autorités dans la mesure où les joueurs peuvent subir de très fortes pertes.

L'examen devrait être achevé lors de la deuxième quinzaine de janvier et il devrait fixer le montant maximal qu'un particulier peut parier sur un terminal de jeu.

L'offre valorise Ladbrokes 164,4 pence par action, donnant une valeur d'entreprise de l'ordre de 3,2 milliards de livres (3,6 milliards d'euros), à quoi s'ajoute une commission variable pouvant atteindre 42,8 pence par action, donnant au total une valeur de quelque quatre milliards de livres.

L'opération devrait en principe être bouclée vers la fin du premier trimestre 2018 et au début du trimestre suivant.

L'offre de GVC est le pari le plus audacieux de Kenny Alexander, qui deviendra le directeur général du nouvel ensemble, dont la taille devrait suffire pour intégrer l'indice FTSE de la Bourse de Londres.

"La création de l'une des plus grandes sociétés de paris sportifs cotées au monde, combinant un portefeuille de marques établies, une technologie éprouvée et des positions de leader du marché sur plusieurs territoires, est une perspective vraiment passionnante", dit-il dans un communiqué.

Ce rapprochement s'inscrit dans un contexte de durcissement de la réglementation en Grande-Bretagne sur les jeux de hasard, un secteur qui pèse plusieurs milliards de livres depuis que le Gambling Act 2005 a libéralisé le marché et permis aux entreprises de recourir à la publicité télévisée pour promouvoir les paris sportifs et le casino et le poker en ligne.

Le secteur a également été transformé par l'essor des paris en ligne, attirant une nouvelle génération de joueurs qui utilisent des smartphones et des tablettes pour parier sur des événements sportifs en direct.

Kenny Alexander a bâti GVC via une série de d'acquisitions, en prenant notamment le contrôle de Bwin.Party pour 1,1 milliard de livres, ce qui a permis à la société d'entrer dans le FTSE 250.

L'accord avec Ladbrokes va également permettre à GVC de s'imposer dans les jeux grand public grâce à l'acquisition d'environ 3.500 officines de pari, ce qui en fait le plus gros acteur de ce segment, en concurrence avec William Hill et Paddy Power Betfair.

L'action Ladbrokes progresse de 1,7% à 177 pence à 11h50 GMT en Bourse de Londres et GVC recule de 1,7% à 917 pence.

GVC s'attend à ce que le nouvel ensemble dégage chaque année des synergies de coûts avant impôt d'au moins 100 millions de livres.

GVC, basé dans l'Ile de Man, avait annoncé ce mois-ci qu'il discutait de l'achat de Ladbrokes afin de s'adapter plus facilement aux règles strictes que veut imposer le gouvernement britannique aux machines à sous.

(Wilfrid Exbrayat et Claude Chendjou pour le service français)