Guyane: homicide près d'un collège, les enseignants débrayent pour protester contre l'insécurité
Les enseignants d'un collège de Saint-Laurent-du-Maroni, dans l'ouest de la Guyane, ont débrayé une heure vendredi matin pour protester contre l'insécurité à la suite du meurtre d'un jeune homme la veille, aux alentours de l'établissement.
Selon le procureur de Cayenne Yves Clair, le jeune homme a été tué par balles jeudi à proximité du collège.
"Il y aurait eu des premiers coups de feu tirés un peu plus loin (du collège, NDLR)", a déclaré Yves Clair à l'AFP, "la victime aurait fui avant d'être rattrapée et abattue lors d'une deuxième série de coups de feu". "L'homicide n'a rien à voir avec l'établissement scolaire", a ajouté le magistrat.
Un mineur arrêté
Un mineur de 17 ans a été arrêté peu après les faits et placé en garde à vue, a encore indiqué le procureur. "Il ne conteste pas être l'auteur du tir mortel", a-t-il poursuivi.
Les faits se sont déroulés à "une centaine de mètres du collège Paul Jean Louis", a expliqué à l'AFP un professeur de cet établissement, qui a requis l'anonymat. Il était environ 13h, plusieurs enfants, sortis de leurs établissements respectifs, ont assisté à la scène. "Ça aurait pu être un drame", a poursuivi ce professeur.
Les enseignants ont débrayé vendredi matin, de 7h30 à 8h30, rejoints par des élèves et leurs parents.
"Il y avait une soixantaine de personnes", a indiqué Claire Albert, cosecrétaire Sud Education Guyane et professeure dans un lycée de Saint-Laurent, venue au rassemblement.
"Journée ville morte"
Après la mort du jeune homme, des appels à une "journée ville morte" ont circulé sur les réseaux sociaux. Des parents ont préféré que leurs enfants n'aillent pas à l'école.
"Sur 1200 élèves, nous n'en avions qu'une centaine ce (vendredi) matin", a indiqué le professeur du collège Paul Jean Louis.
Ce décès porte à 20 le nombre d'homicides perpétrés en Guyane depuis le début de l'année, la préfecture ayant relevé mardi le nombre de 19 homicides, dans un communiqué.
Il faut ajouter à ce décompte le décès d'un homme tué par les forces de l'ordre le 24 mai, également à Saint-Laurent.