Guy Drut et Erik Orsenna : «Le baron au panthéon !»,

Le champion olympique, représentant du CIO auprès de l’Unesco, et l’écrivain académicien proposent de panthéoniser Pierre de Coubertin, rénovateur des Jeux olympiques. Selon «L'Equipe», le président du Comité international olympique Thomas Bach les soutient pleinement dans cette initiative.

Paris Match. Lequel de vous deux a eu l’idée de faire figurer Pierre de Coubertin au temple des icônes de la patrie ?
Guy Drut . Quand Emmanuel Macron a annoncé que Joséphine Baker ferait son entrée au Panthéon , je me suis dit : pourquoi ne pas profiter des Jeux olympiques de Paris, en 2024, pour proposer la candidature de Pierre de Coubertin.

Comment justifiez-vous que le baron Pierre de Coubertin ait sa place aux côtés des personnages illustres ayant rendu service à la nation ?
Erik Orsenna. Les héros d’une nation peuvent émerger de n’importe quelle activité d’exception. Ma jeunesse a été bercée par des héros qui venaient du domaine artistique, scientifique, sportif… Ils s’appelaient de Gaulle, Kopa, Anquetil, Pasteur, Marie Curie, Tabarly… Ce sont eux qui m’ont construit. Leur histoire commence par “Il était une fois…” et raconte un territoire, une conquête, une nation. Ils sont tous des chevaliers du possible.

“Aux grands sportifs, la nation reconnaissante” ?
E.O. Ce serait bien que le sport ait voix au chapitre et droit de cité.
G.D. Et que l’esprit olympique entre au Panthéon.

Pierre de Coubertin a milité pour l’introduction du sport dans les écoles. Il estimait qu’il devait faire partie de l’éducation des enfants. Une utopie au XIXe siècle devenue une réalité dans la société d’aujourd’hui ?
E.O. Ce n’est pas une évidence. On l’admet du bout des lèvres. Encore aujourd’hui, on n’accorde pas la même place à la musique et au sport qu’aux matières intellectuelles. Le mot éducation vient du verbe latin “educere”, soit tirer hors de, conduire vers, en un mot : élever. Il n’y a pas que la tête qui compte. Il faudrait consacrer du temps à parts égales au savoir, au corps et au rêve.
G.D. Dans les pays anglo-saxons,(...)


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