Guy Delisle: «Hollywood aurait pu résister à une bande de hackers nord-coréens»

Extrait de la bande dessinée «Pyongyang» de Guy Delisle

Le dessinateur québécois regrette que l'adaptation cinématographique de sa BD «Pyongyang» soit annulée, victime collatérale des menaces visant Sony pour le film «l'Interview».

«Adieu Hollywood», titre sur son blog, ce matin, le dessinateur québécois Guy Delisle. Comme tout le reste de la planète, c’est en suivant les développements de l’affaire Sony Pictures sur Internet qu’il a découvert en être une victime collatérale : tant que la Corée du Nord est le suspect n°1 des menaces d’attentats dans les cinémas américains, il semblerait que plus personne aux Etats-Unis ne veuille prendre le risque de chatouiller la dictature… et tant pis pour la liberté d’expression. L’adaptation cinématographique de la bande dessinée de Guy Delisle, Pyongyang, est donc sérieusement compromise.

«Ce matin, j’apprends que le film adapté de ma bande dessinée Pyongyang est annulé», raconte Delisle. C’est le réalisateur dudit film, Gore Verbinski, qui a donné les détails de cette décision hier : «On m’a dit très clairement qu’à cause des problèmes de Sony, la Fox ne distribuerait pas mon film. Et sans distributeur, New Regency doit arrêter la production.» Peut-être que le processus repartira quand la tension sera retombée, dans quelques semaines, que la Fox aura repris ses esprits ou que les producteurs de New Regency auront trouvé des distributeurs moins trouillards.

En attendant, toute l’équipe du film pleure ce projet qui n’avait rien demandé à personne. «Triste jour pour l’expression créative», tweete Steve Carell. Il devait jouer le rôle principal, celui de Guy Delisle, missionné à Pyonyang pour superviser la sous-traitance du dessin animé Papyrus.

Quant à Delisle, il se dit surtout désolé que par «les raisons qui ont conduit à cette annulation. On aurait pu imaginer qu’une grosse multinationale résisterait devant les menaces d’une bande de hackers nord-coréens.» D’autant plus que la sortie de son livre elle-même avait déjà été compromise, à l’époque. Le studio de dessins animés qui (...)

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