Guinée : la victoire d'Alpha Condé contestée au sein même de la Ceni

Au lendemain de la publication des résultats provisoires de la présidentielle du 18 octobre, plusieurs commissaires de la Céni pointent des anomalies dans les opérations de centralisation des résultats.
Au lendemain de la publication des résultats provisoires de la présidentielle du 18 octobre, plusieurs commissaires de la Céni pointent des anomalies dans les opérations de centralisation des résultats.

« Je n'avais jamais vu les enfants jouer au foot dans cette rue », s'étonne la tenancière d'un restaurant situé au bord d'une artère stratégique de la commune de Ratoma, au nord de Conakry. Au lendemain de la proclamation de la victoire d'Alpha Condé à la présidentielle du 18 octobre, la capitale guinéenne semble déconnectée. Comme éteinte. Pas d'effusion de joie, pas d'activités économiques, ni de trafic? Seuls ces garçons qui plantent leurs mini-cages de foot en plein milieu des rues insufflent de la vie dans les quartiers. Kaloum, commune qui abrite l'administration, est verrouillée et sous haute surveillance. Une compagnie des forces spéciales a été installée dans l'enceinte du Palais du peuple, où est hébergée l'Assemblée nationale.

D'autres zones, au contraire, bouillonnent. Dans les banlieues nord alignées sur la route Le Prince, plutôt favorables à l'opposition, des civils continuent d'être tués ou blessés par balle dans des affrontements entre jeunes contestataires, armés de pierres, et Forces de défense et de sécurité (FDS). Depuis la réquisition de l'armée annoncée jeudi soir, des militaires et en particulier des « bérets rouges » (Bataillon de sécurité présidentielle) ont été aperçus dans plusieurs quartiers aux côtés des FDS. L'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti d'opposition, avançait ce samedi un bilan de « 27 morts, près de 200 blessés par balle, des centaines d'arrestations et d'importants dégâts matériels » à t [...] Lire la suite