Guinée-Bissau: crise au sein du Madem, parti présidentiel, à quelques mois des législatives
En Guinée-Bissau, bien que le climat soit apaisé, la situation politique demeure instable, une situation familière pour ce petit pays lusophone d’Afrique de l’Ouest où les crises politiques sont fréquentes. À presque quatre mois des législatives anticipées, les velléités s’affichent et les tendances antagonistes apparaissent au sein des partis politiques.
Avec notre correspondant à Bissau, Allen Yero Embalo
Un groupe de dissidents du Madem (Mouvement pour l’Alternance démocratique), famille politique du président Umaro Sissoco Embalo, réclame un changement de leader.
Au cœur du dysfonctionnement dans la gestion du parti se trouvent des visions concurrentes et ceci, à quelques mois seulement des législatives anticipées prévues pour novembre.
Deux camps s’affrontent au sein de la même famille : les pro-Braima Camara (Coordinateur du parti) et les non conformistes, proches du président Embalo.
Cette situation met toujours la guerre de tranchées entre le président Embalo et son mentor politique Braima Camara à qui l’on attribue des intentions de briguer un mandat présidentiel, en 2025.
Camara s’en explique : « Le compromis que j’ai avec Embalo est un accord politique. Nous sommes d’accord sur le fait que je dois lui apporter mon soutien pour qu’il soit président. Il m’a dit qu’il ne fera qu’un seul mandat et me donnera la possibilité d’en faire deux. »
Contre cette intention affirmée du coordinateur, les non conformistes ont organisé, samedi 17 août, un congrès extraordinaire pour réclamer un changement de leader. Ils reprochent à Braima Camara son intention d’accéder au pouvoir par tous les moyens, ses absences fréquentes du pays et ses séjours prolongés dans la capitale portugaise.