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Guillaume Durand se défend après un tweet "maladroit" opposant culture classique et séries télé

Le journaliste Guillaume Durand (Photo d'illustration) - BFMTV
Le journaliste Guillaume Durand (Photo d'illustration) - BFMTV

"Ce n'était pas du tout pour la culture classique, contre la culture contemporaine", le journaliste et animateur Guillaume Durand a tenté de se justifier mardi soir sur notre antenne, après un message qui a déchaîné Twitter toute la journée.

Ce tweet, publié lundi soir, enjoignant à "relire Hamlet" plutôt que binger Le Bureau des légendes, a été retweeté 2.500 fois et très commenté (1.900 réactions à ce jour). Les tweets de Guillaume Durand suscitent rarement autant d'intérêt.

"Nous sommes en pleine Lupinade"

"Nous sommes en pleine Lupinade/ The Crown/Casa Del Papel .Plus les gens m’abreuvent de leurs addictions admiratives aux séries ,plus je leur conseille de relire Hamlet ou de s’intéresser à Manet.Comment peut on utiliser son seul temps libre à ingurgiter le Bureau des légendes?", a-t-il publié.

Le rétropédalage fut à peu près aussi maladroit que le tweet.

"Ma seule remarque, que j'ai maladroitement formulée, ce n'était pas du tout pour la culture classique, contre la culture contemporaine, je leur disais 'mais quand est-ce que vous avez le temps d'ingurgiter l'intégralité du Bureau des légendes' - je précise que je n'ai pas dit que Le Bureau des légendes était une horreur absolue, tant s'en faut. Les gens ont dit 'morgue', 'condescendance', 'ancienneté', etc. Mais je suis le premier à savoir que Lupin vient de Maurice Leblanc, et Game of Thrones vient de Tolkien."

"Mépris" et "condescendance"

Le message de Guillaume Durant a en effet suscité mardi un torrent de commentaires, - essentiellement négatifs - lui reprochant d'"utiliser son seul temps libre à prendre les gens pour des débiles du haut de son piédestal moralisateur", mais aussi son "mépris" et sa "condescendance", ou assurant que "l'un n'empêche pas l'autre" et regrettant d'opposer ainsi des genres qui ne sont pas incompatibles.

D'autres ont choisi l'humour, comme l'auteur de BD Boulet, qui a écrit "Quelque fois ces remarques de vieux snobinards me donnent envie de surenchérir. Hamlet ? Peuh, vous me faites rire avec vos trucs modernes et consensuels, là. Avant de s'infliger Shakespeare, pourquoi ne pas relire plutôt le "Liber floridus" du chanoine Lambert de Saint-Omer?". Ou encore cet internaute qui publie "3 lectures d’affilée d’Hamlet cette nuit. J’ai des vertiges et je saigne du nez mais mon cerveau est surpuissant! J’attaque Guerre et Paix."

"Ce tweet est intéressant parce qu'il emploie LE mot littéraire élitiste par excellence, un mot que je rencontre souvent, analyse le compte Popésie, consacré à la poésie et la pop culture. Le mot "relire". On ne lit pas Hamlet ou les classiques, on les "relit" toujours, comme s'il était inconcevable de ne pas les avoir lus dès la naissance."

Et Netflix, qui diffuse la "Lupinade", mais aussi The Crown et La Casa de Papel, mis en cause par Guillaume Durand, a même changé sa bio Twitter, devenue "en train de lire Hamlet". Tout comme Canal+, qui diffuse Le Bureau des légendes, dont la bio Twitter est désormais "hésite à relire Hamlet ou revoir Le Bureau des Légendes". Même Madelen, la plateforme de l'Ina qui ne diffuse aucune des séries incriminées mais a Hamlet à son catalogue, en a profité pour glisser une allusion: "L’avantage avec 𝒎𝒂𝒅𝒆𝒍𝒆𝒏, c’est qu’on peut regarder des séries ET se plonger dans Hamlet..." Beaucoup de bruit pour rien?

Article original publié sur BFMTV.com