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Des guignols accusés de terrorisme mettent l'Espagne en émoi

L'ancienne magistrate Manuela Carmena lors d'une conférence de presse en juillet 2015, deux mois après son élection à la tête de la mairie de Madrid. Issu du mouvement citoyen, elle est soutenue par Podemos.

Mise en cause pour un spectacle iconoclaste, la maire de Madrid a été contrainte de présenter des excuses. Deux marionnettistes sont en prison.

Deux marionnettistes emprisonnés, la conseillère municipale chargée de la culture sous le feu des critiques, la maire de Madrid contrainte de présenter excuses et explications lors d’une conférence de presse suivie par toute l’Espagne : c’est l’incroyable enchaînement de faits provoqué par un spectacle de guignols donné dans le cadre du carnaval.

Vendredi, sur une place du quartier populaire de Tetuán, la compagnie Titeres desde Abajo (les «marionnettes d’en bas») propose sa dernière création, la Sorcière et Don Cristobal, devant un parterre majoritairement composé d’enfants. A mesure que la pièce se déroule, le malaise s’installe parmi les parents présents : les médias espagnols, citant des témoins, recensent une incitation à squatter les immeubles, un juge pendu haut et court, une femme enceinte poignardée… La colère des adultes éclate quand un personnage brandit une pancarte avec l’inscription «Gora Alka-ETA», en basque «Vive Alka-ETA», jeu de mots mêlant ETA (l’organisation séparatiste basque qui a abandonné la lutte armée en 2011) et Al-Qaeda. Les parents les plus remontés arrachent la pancarte et préviennent la police. Les deux marionnettistes, Raúl García Pérez et Alfonso de la Fuente, sont arrêtés sans opposer de résistance et mis à disposition de l’Audiencia Nacional, l’équivalent de la Cour de la sûreté de l’Etat, compétente pour les affaires de terrorisme (ce qui englobe leur apologie).

«Inapproprié pour des enfants»

Dans sa conférence de presse lundi, la maire de Madrid, Manuela Carmena, a regretté que ce «très déplorable épisode» ait «gâché le carnaval». Le spectacle était «inacceptable et inapproprié pour des enfants», a ajouté l’élue de gauche, en reconnaissant que le coordinateur de la programmation, limogé depuis, ignorait le contenu de la pièce. Les élus du PP (Parti populaire, opposition de droite) ont exigé (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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