La guerre en Ukraine vue par Poutine comme un combat pour la survie de la Russie
GUERRE EN UKRAINE - La Russie envahie depuis plus de huit mois l’Ukraine ? Certainement pas... Pour le président russe Vladimir Poutine, qui s’est exprimé jeudi 27 octobre devant le forum de discussion de Valdaï – un rendez-vous annuel qui réfléchit à la place de la Russie dans le monde – son pays ne fait que défendre son intégrité face aux puissances occidentales.
« La Russie ne défie pas l’Occident, la Russie défend juste son droit à exister », a-t-il affirmé, accusant Américains et Occidentaux de vouloir « détruire, effacer (la Russie) de la carte », dans un nouveau réquisitoire contre l’Europe et les États-Unis.
« L’Occident est aveuglé par une sensation de supériorité »
Selon Vladimir Poutine, « l’Occident a fait beaucoup de choses pour aggraver la situation mondiale : provoquer la guerre en Ukraine, la déstabilisation autour de Taïwan » ou encore « provoquer une crise humanitaire ». Des fautes qu’il ne juge certes pas « volontaires » mais systémiques des sociétés occidentales, qui empêchent d’après lui les autres pays du monde, en particulier les pays en développement, d’asseoir leur souveraineté.
« L’Occident est aveuglé par une sensation de supériorité qui dure. Les Occidentaux pensent que tous les autres doivent encore attendre avant d’arriver à leur niveau, mais en 50 ans, rien n’a changé », a-t-il martelé devant les participants au forum international. « Cet aveuglement raciste et néocolonial existe toujours et s’est aggravé », a encore considéré l’autocrate.
La décennie « la plus dangereuse » depuis 1945
Sans reconnaître une once de responsabilité dans les tensions qui agitent l’Europe et le monde, Vladimir Poutine a finalement estimé que nos sociétés entraient actuellement dans leur décennie « la plus dangereuse » depuis la Seconde Guerre mondiale.
« Nous sommes à un moment historique. Nous sommes sans doute face à la décennie la plus dangereuse, la plus importante, la plus imprévisible » depuis 1945, a estimé le dirigeant russe, jugeant que la planète est en « situation révolutionnaire », car l’Occident cherche « désespérément » à imposer sa domination.
Une déclaration lâchée l’air de rien, qui ne peut toutefois qu’inquiéter à l’heure où le président russe – qui assistait encore la veille à l’entraînement des forces nucléaires russes – agite de plus en plus sérieusement la menace atomique, quitte à prétexter que l’Ukraine se prépare à utiliser des matériaux radioactifs en préparant une bombe sale pour se défendre. Il a d’ailleurs exigé que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se rende « au plus vite » en Ukraine pour enquêter.
En réponse, le président américain Joe Biden a fait savoir qu’il n’avait aucune intention de rencontrer son homologue russe lors du sommet du G20 qui aura lieu en novembre en Indonésie.
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