Guerre en Ukraine : la situation au 24 octobre, cartes à l'appui

La Russie exhorte les civils dans la région occupée de Kherson à fuir pour échapper à une contre-offensive ukrainienne attendue. Les habitants sont invités à prendre "des documents, de l'argent, des objets de valeur et des vêtements" en raison de "la situation tendue sur le front".

Environ 25 000 personnes ont été relogées depuis mardi, selon l'agence de presse russe Interfax.

Selon l'Institut pour l'Etude de la Guerre cet appel urgent à fuir indiquerait que les forces russes "ne s'attendent pas à un retour rapide des Russes ou des civils" dans la ville, et semblent essayer de la dépeupler pour nuire à sa "viabilité sociale et économique à long terme".

Les autorités russes ont coupé l'accès à Internet dans la ville de Kherson le 22 octobre afin de limiter probablement les reportages locaux sur les évacuations russes sur la rive est du Dnipro, selon l'Institut pour l'Etude de la Guerre.

Toujours selon le Think Tank les forces russes se préparent probablement à détruire le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, à inonder et à élargir le fleuve Dnipro pour retarder toute avancée ukrainienne. Mais elles tenteraient de modérer les inondations qui en résulteront, affirmant qu'elles réduisent le volume d'eau du réservoir situé avant le barrage pour minimiser les dégâts.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Shoïgu, chercherait à ralentir ou à suspendre l'aide militaire occidentale à l'Ukraine et à affaiblir l'alliance de l'OTAN. Lors d'appels alarmistes à plusieurs ministres de la Défense de l'OTAN le 23 octobre, il a affirmé que l'Ukraine se préparerait à mener une attaque qui serait imputée aux Russes en utilisant une bombe sale - un explosif conventionnel contenant des matières radioactives qui n'est pas une arme nucléaire - pour accuser la Russie d'utiliser des armes de destruction massive.

Les forces russes ont mené des attaques massives de missiles et de drones pour dégrader l'infrastructure énergétique ukrainienne, frappant plusieurs régions dont Kharkiv, Zaporijjia, Odessa et Mykolaïv.

8 mois après le début de l'invasion russe dans toute l'Ukraine, l'Institut pour l'Etude de la Guerre estime que les frappes russes en cours sur l'infrastructure civile ukrainienne ne peuvent vraisemblablement pas éroder la volonté ukrainienne, mais elles poseront de plus en plus un défi économique et humanitaire à l'Ukraine au fur et à mesure que les températures chuteront.