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Guerre en Ukraine : la Russie transfère des armes nucléaires au Bélarus, colère de l’UE et de Biden

Vladimir Poutine, ici rencontrant des membres de l’organisation publique panrusse « Delovaya Rossiya », un syndicat d’entrepreneurs, au Kremlin à Moscou, le 26 mai 2023.
Vladimir Poutine, ici rencontrant des membres de l’organisation publique panrusse « Delovaya Rossiya », un syndicat d’entrepreneurs, au Kremlin à Moscou, le 26 mai 2023.

RUSSIE - La Russie a mis ses menaces à exécution et a commencé de livrer des ogives nucléaires à la Biélorussie, voisin de l’Union européenne, a affirmé ce jeudi 25 mai le président Alexandre Loukachenko. « Le transfert des charges nucléaires a commencé », a ainsi déclaré dans une vidéo diffusée sur Telegram le président biélorusse.

Une livraison qui intervient au moment où l’armée russe est en situation délicate en Ukraine dans l’attente d’une contre-offensive imminente des forces ukrainiennes.

Alexandre Loukachenko, qui était à Moscou jeudi pour un sommet régional, n’était pas en mesure d’indiquer si les armes en question étaient déjà dans son pays, mais a expliqué que son homologue russe Vladimir Poutine, qui avait brandi cette menace en mars, lui avait dit la veille avoir signé le décret permettant le transfert.

Après cette annonce, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a condamné « une étape vers une escalade extrêmement dangereuse ». Cette manœuvre a été reçue « extrêmement négativement » par Joe Biden, a fait savoir de son côté la Maison-Blanche vendredi, a rapporté Reuters.

Poutine surpris par les manifestations en Géorgie

« C’est le droit souverain de la Russie et de la Biélorussie d’assurer leur sécurité par les moyens que nous jugeons nécessaires au milieu d’une guerre hybride à grande échelle déclenchée par Washington contre nous », a ainsi déclaré l’ambassade de Russie aux États-Unis dans un communiqué, repris par The Guardian. « Les mesures que nous prenons sont pleinement conformes à nos obligations juridiques internationales. »

Vladimir Poutine avait annoncé le 25 mars que Moscou allait déployer des armes nucléaires « tactiques » sur le territoire biélorusse, un pays également frontalier de la Pologne, de la Lituanie et de l’Ukraine, nourrissant la crainte d’une d’escalade du conflit en cours dans ce dernier pays.

L’annonce avait été dénoncée à hauts cris par la communauté internationale, les Occidentaux en particulier, d’autant que le dirigeant russe a depuis le début de son assaut contre son voisin ukrainien en février 2022 évoqué la possibilité d’un recours à l’arme atomique.

Par ailleurs, Vladimir Poutine s’est dit vendredi « totalement surpris » par les manifestations qui ont eu en lieu en Géorgie contre le Kremlin lorsque la Russie a rétabli ses liaisons aériennes avec ce pays pro-occidental.

Des dizaines de Géorgiens ont manifesté la semaine dernière devant un aéroport de la capitale Tbilissi quand un avion de ligne russe c’est pour la première fois depuis 2019 posé dans cette ex-république soviétique. Et ce avec en toile de fond l’offensive déclenchée en Ukraine par la Russie, que les Occidentaux cherchent en représailles à isoler.

« Honnêtement, j’ai été totalement surpris par cette réaction », a lâché le président russe au cours d’une réunion avec des hommes d’affaires. « Je pensais que tout le monde dirait : ’eh bien, merci, c’est bien. Mais non, il y a eu un tapage complètement incompréhensible sur cette question », a poursuivi Vladimir Poutine devant les caméras. « Quand je regarde (ça) d’ici, je pense : ’ils sont devenus fous, ce qui se passe là-bas n’est pas clair’ », a-t-il encore lancé.

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