Guerre en Ukraine : la Russie lance une double riposte face aux avancées ukrainiennes
JUAN BARRETO / AFP
Cette photographie prise le 11 septembre 2022 montre un char russe abandonné dans la végétation d’un village à la périphérie d’Izyum, dans la région de Kharkiv, reprise par Kiev ces dernières heures.
GUERRE EN UKRAINE - Alors que l’Ukraine a affiché ce lundi 12 septembre de nouvelles avancées dans sa contre-offensive avec la reprise de « plus de vingt localités », la Russie a affirmé vouloir se battre « jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints », au 201e jour de conflit sur le sol ukrainien.
Si Kiev enchaîne depuis peu les annonces triomphantes, après plusieurs mois de guerre sans véritable avancée majeur -d’un côté comme de l’autre- la Russie a opéré un revirement stratégique pour répondre à ce recul inattendu.
Une riposte rhétorique...
L’Ukraine a revendiqué la conquête de « plus de 20 localités » au cours des 24 heures dans les régions de Kharkiv et Donetsk dans l’est du pays, assurant que « les troupes russes abandonnent leurs positions hâtivement et s’enfuient ». Face à ces déconvenues sur la ligne de front, les autorités d’occupation pro-russes de la région de Kharkiv ont d’abord indiqué ce lundi être parties dans la région de Belgorod, en Russie, près de la frontière, officiellement pour aider à faire face à un afflux de réfugiés, selon les agences russes.
Moscou, qui reconnaît avoir perdu du terrain, a toutefois repris un ton offensif pour annoncer le bombardement de zones regagnées par l’Ukraine. Dans cette volonté de riposter directement, le Kremlin a martelé l’idée que l’offensive russe engagée en février dernier va continuer « jusqu’à ce que les objectifs soient atteints », comme l’a revendiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, afin d’entamer une riposte théorique dans un premier temps.
Interrogé sur la manière dont les forces russes comptaient s’y prendre, il a tout de suite renvoyé vers le ministère de la Défense, sans fournir plus de détails. Il n’y a actuellement « pas de perspective de négociations » entre Moscou et Kiev, a seulement ajouté le porte-parole de la présidence russe, inflexible sur cette question.
... additionnée d’une riposte militaire
Selon l’armée ukrainienne, la Russie avait lundi matin effectué 18 frappes de missile et 39 frappes aériennes sur les dernières 24 heures contre « l’ensemble du territoire de l’Ukraine », plus de trente localités ayant été touchées. D’ailleurs une frappe de missile contre la centrale thermique de Kharkiv a « plongé dans le noir plusieurs régions » du pays dimanche. Malgré son repli stratégique avoué à demi-mot, la Russie a confirmé ce lundi avoir bombardé des zones reconquises par l’Ukraine dans l’Est, principalement dans la région de Kharkiv et dans les secteurs de Koupiansk et d’Izioum, suite à cette contre-offensive éclair de l’armée de Kiev.
Après ce retrait, « les forces russes aérospatiales et d’artillerie continuent de mener des frappes précises sur les unités et les réserves des forces armées ukrainiennes », a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
Carte de l’évolution des combats dans l’est de l’Ukraine, au 11 septembre 2022.
« Dans les zones des localités de Koupiansk et d’Izioum, des combattants et des équipements de la formation nationaliste Kraken, de la 113e brigade de défense territoriale et de la 93e brigade mécanisée ont été touchés », a-t-il ajouté, affirmant que 250 militaires ukrainiens avaient été tués.
Le ministère russe a aussi déclaré que plusieurs cibles avaient été bombardées dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, où les forces de Kiev mènent également une contre-offensive qui grappille de plus en plus de terrain. Le recul des forces russes dans la région de Kharkiv, présentées comme un « regroupement » par Moscou pour défendre la région de Donetsk, a suscité l’incrédulité de plusieurs éditorialistes et blogueurs pro-Kremlin ces derniers jours.
L’Ukraine revendique avoir repris environ 3 000 kilomètres carrés de son territoire, essentiellement dans la région de Kharkiv, depuis début septembre. Dans un premier temps, l’armée ukrainienne avait annoncé une contre-offensive dans le Sud, avant de réaliser au cours de la semaine écoulée une avancée éclair dans la région de Kharkiv.
Le 2 juin dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait reconnu que près de 125.000 km2 étaient aux mains des Russes, dont 43.000 km2 (la Crimée et des pans entiers du bassin du Donbass) perdus avant l’invasion du 24 février.
À voir également sur Le HuffPost :
Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.
Lire aussi