Guerre en Ukraine : cette proposition de Volodymyr Zelensky suscite la méfiance de la Russie

Volodymyr Zelensky, ici lors d’une conférence de presse à Kiev, en Ukraine, le 15 juillet 2024.
SERGEI SUPINSKY / AFP Volodymyr Zelensky, ici lors d’une conférence de presse à Kiev, en Ukraine, le 15 juillet 2024.

GUERRE EN UKRAINE - Lundi, Volodymyr Zelensky a ouvert pour la première fois depuis le printemps 2022 la porte à des pourparlers de paix avec la Russie. Ce mardi 16 juillet, le Kremlin a réagi avec circonspection aux propos du président ukrainien.

Volodymyr Zelensky a assuré être favorable à la présence de Moscou à un prochain sommet de paix, après la conférence organisée en Suisse, mi-juin, sur la paix en Ukraine qui avait réuni des dizaines de chefs d’État et de gouvernement mais dont la Russie avait été exclue.

« Le premier sommet pour la paix n’était pas du tout un sommet pour la paix. Donc, visiblement, il faut d’abord comprendre ce qu’il (M. Zelensky) entend par là », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne Zvezda, diffusée ce mardi sur Telegram.

Lundi, Volodymyr Zelensky a dit vouloir présenter en novembre un « plan » pour « une paix juste », après près de deux ans et demi d’un conflit à grande échelle qui a fait des centaines de milliers de victimes.

Dans la foulée, il a dit souhaiter un autre sommet sur la paix en Ukraine auquel Moscou pourra cette fois-ci participer : « je pense que des représentants russes devraient participer à ce deuxième sommet », a-t-il annoncé.

La Russie occupe toujours près de 20 % du territoire ukrainien et les perspectives d’un cessez-le-feu, voire d’une paix durable entre Kiev et Moscou, restent minimales à ce stade.

« Un plan » dans trois domaines

C’est la première fois toutefois, depuis l’attaque russe à grande échelle de février 2022, que Volodymyr Zelensky émet l’idée de discussions avec la Russie sans retrait russe préalable de son territoire.

Le président ukrainien n’a pas évoqué l’arrêt des hostilités, mais l’établissement « d’un plan » dans trois domaines : la sécurité énergétique de l’Ukraine, dont l’infrastructure a été ravagée par les bombardements russes, la libre navigation en mer Noire, sujet clé pour les exportations ukrainiennes, et les échanges de prisonniers.

Sur le front, aucune percée décisive d’un des deux camps n’est en vue. L’armée russe, plus nombreuse et disposant d’une puissance de feu supérieure, grignote lentement du terrain dans l’Est du pays, au prix de lourdes pertes en soldats et en équipements.

L’Ukraine, Volodymyr Zelensky en tête, répète régulièrement vouloir recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble des territoires occupés, y compris la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014.

Le Kremlin, de son côté, a jusqu’ici exclu tous pourparlers de paix tant que l’Ukraine ne lui abandonnera pas les cinq régions dont Moscou revendique l’annexion et ne renoncera pas à son alliance avec l’Occident. De facto, il s’agirait d’une capitulation.

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