Guerre en Ukraine : Poutine peut "mettre fin à ce conflit immédiatement" (Starmer)

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que Vladimir Poutine avait déclenché la guerre en Ukraine et qu'il pouvait y mettre fin à tout moment.

S'adressant aux journalistes à bord d'un avion en route pour Washington où il doit s'entretenir avec le président américain Joe Biden, M. Starmer a déclaré que l'Ukraine avait le droit de se défendre.

"La Russie a déclenché ce conflit et a envahi illégalement l'Ukraine. La Russie peut mettre fin à ce conflit immédiatement", a indiqué le nouveau locataire de Downing Street.

Il a ajouté que le Royaume-Uni avait fourni "une formation et des capacités" pour aider l'Ukraine à repousser les troupes russes et a déclaré qu'il rendait visite à M. Biden parce qu'"il y a évidemment d'autres discussions à avoir sur la nature de ces capacités".

Ces commentaires interviennent un jour après que le journal britannique The Guardian a rapporté que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient pris la décision, à huis clos, d'autoriser l'Ukraine à utiliser des missiles Storm Shadow, en partie de fabrication britannique, pour frapper des cibles situées plus profondément à l'intérieur de la Russie.

Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg, le 12 septembre 2024.
Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg, le 12 septembre 2024. - Alexei Danichev/Sputnik

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a toutefois averti que si l'Ukraine était autorisée à utiliser des missiles de longue portée fournis par l'Occident pour frapper des cibles à l'intérieur de la Russie, cela signifierait la participation directe des pays de l'OTAN au conflit.

Selon lui, les armes de précision à longue portée occidentales ne peuvent être utilisées qu'avec des données du renseignement provenant des satellites de l'OTAN et des instructions de vol saisies par le personnel militaire de l'OTAN.

"Il s'agit de leur participation directe, ce qui, bien entendu, modifie considérablement l'essence même, la nature même du conflit. Cela signifiera que les pays de l'OTAN, les États-Unis et les pays européens se battent contre la Russie", a souligné le président russe.

"Si c'est le cas, nous prendrons les décisions qui s'imposent en fonction des menaces qui seront créées pour nous, en gardant à l'esprit le changement de l'essence même de ce conflit."

Jeudi également, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré les dirigeants des États baltes à Kyiv.

Selon le service de presse du président, les parties ont discuté du renforcement de la coopération militaire et technique lors de la réunion avec la Première ministre lettone Evika Sillina.

"Nous sommes confrontés à des attaques hybrides presque tous les jours de la part du Bélarusse ; maintenant, des drones survolent notre pays, nous sommes donc ici pour apprendre de vous aussi", a déclaré la Lettone.

Le président lituanien Gitanas Nausėda a déclaré pour sa part que l'Occident devait "repousser" les lignes rouges et permettre à l'Ukraine d'utiliser des armes fournies par l'Occident contre des cibles militaires sur le sol russe.

"Plus tôt nous comprendrons que nous devons repousser ces lignes rouges que nous traçons trop souvent dans nos têtes, plus tôt viendra la victoire de l'Ukraine", a insisté M. Nausėda.

L'assistance militaire était également à l'ordre du jour de la réunion avec le président de l'Estonie, Alar Karis.

A police officer looks at a burning Red Cross vehicle that was destroyed in a Russian strike in the Donetsk region, September 12, 2024
A police officer looks at a burning Red Cross vehicle that was destroyed in a Russian strike in the Donetsk region, September 12, 2024 - AP/AP

"Nous apprécions la décision de l'Estonie d'allouer 0,25 % du PIB aux besoins de défense de l'Ukraine chaque année", a fait savoir le président ukrainien à l'issue de la rencontre.

Alors que Volodymyr Zelensky n'a cessé de demander aux alliés occidentaux l'autorisation d'utiliser les armes qu'ils fournissent pour frapper à l'intérieur de la Russie, il a déclaré que pour mettre fin à la guerre en Ukraine, le monde devait faire face à certaines questions embarrassantes.

"Il est très facile de condamner une roquette russe qui tombe sur notre école. Mais il n'est pas si facile d'admettre que cette fusée peut provenir d'Amérique, d'Europe, d'Asie, de n'importe quelle partie du monde", a indique l'Ukrainien.