Guerre en Ukraine : où en est l’opération de Kiev en Russie, une semaine après l’assaut de Koursk

Image d’un document diffusé par le ministère russe de la Défense le 11 août 2024 montrant une attaque de drone russe contre des véhicules blindés ukrainiens dans la région de Koursk.
- / AFP Image d’un document diffusé par le ministère russe de la Défense le 11 août 2024 montrant une attaque de drone russe contre des véhicules blindés ukrainiens dans la région de Koursk.

INTERNATIONAL - Kiev revendique vouloir « déplacer la guerre » en Russie. L’armée ukrainienne a déclenché le 6 août une offensive surprise dans la région russe frontalière de Koursk. Une semaine plus tard, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, affirme ce mardi 13 août avoir pris le contrôle de 74 localités en territoire russe.

Le HuffPost fait le point sur l’avancée en sept jours de cette opération ukrainienne, la plus grande d’une armée étrangère sur le sol russe depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

• Au moins 800 km2 pris à la Russie

L’attaque ukrainienne a commencé juste après le lever du soleil le 6 août. Jusqu’à 1  000 soldats ukrainiens ont alors pénétré dans la région de Koursk, accompagnés d’au moins 11 chars et de plus de vingt autres blindés, selon Moscou. La petite ville de Soudja était particulièrement visée, car elle abrite le dernier grand centre de transit du gaz russe envoyé en Europe via l’Ukraine.

Une semaine après cette incursion éclair, l’Ukraine contrôlait lundi soir 800 km2 dans la région russe de Koursk, selon une analyse mardi de l’AFP à partir de données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW). L’Ukraine a pour sa part revendiqué lundi le contrôle de 1 000 km2 de territoire russe dans cette région frontalière.

À titre de comparaison, la Russie a progressé de 1 360 km2 en territoire ukrainien depuis le début de l’année 2024, et les contre-offensives de l’Ukraine sur son propre territoire sur la même période ne représentaient que 20 km2, selon l’analyse de l’AFP.

Cependant, les avancées russes en territoire ukrainien ne freinent pas depuis l’attaque surprise du 6 août : l’armée russe a conquis 69 km2 supplémentaires depuis cette date et 111 km2 au total depuis début août, qui s’ajoutent aux 201 km2 pris en juillet.

Des morts, des déplacés, et beaucoup de dégâts

Selon les autorités de la région de Koursk, les combats et les bombardements ukrainiens ont fait au moins 12 morts et 121 blessés parmi les civils, dont dix enfants, tandis qu’au moins 121 000 personnes ont été déplacées.

Dans la région voisine de Belgorod, également limitrophe de l’Ukraine, des évacuations de plus petite ampleur ont été annoncées. Une aide d’urgence a été acheminée dans la zone frontalière et des trains supplémentaires vers Moscou ont été mis en place pour les personnes fuyant les combats.

Une chaîne de télévision russe locale a montré dans le centre de Soudja des bâtiments détruits, des débris jonchant les rues et de grands cratères à la suite de tirs d’artillerie.

Sur une vidéo diffusée par des médias russes, on voit des personnes étant parties de chez elles et demandant de l’aide au président Vladimir Poutine, beaucoup d’entre elles signalant que des membres de leur famille n’avaient pas pu être évacués. « En quelques heures, notre ville a été transformée en ruines (...) Nos proches sont restés sur place, nous ne pouvons pas les appeler, il n’y a pas de réseau. S’il vous plaît, aidez-nous à récupérer nos terres », y déclare un homme.

Quelle a été la réaction de la Russie ?

Vladimir Poutine a dénoncé une « provocation à grande échelle », accusant les soldats ukrainiens de bombarder aveuglément des bâtiments civils. L’armée ukrainienne cherche à « semer la discorde dans notre société », s’est-il exclamé, accusant Kiev d’« exécuter la volonté » de ses alliés occidentaux. Il a ordonné l’envoi de davantage de troupes et de matériel militaire.

Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a, lui, annoncé que des combattants de son bataillon Akhmat avaient également été déployés. Le Bélarus, un allié de Moscou, a pour sa part ordonné l’envoi d’unités à la frontière ukrainienne.

Que dit l’Ukraine sur son opération ?

Les autorités ukrainiennes ont longtemps gardé le silence sur l’offensive en Russie. Trois jours après son déclenchement, le président Volodymyr Zelensky a déclaré que la Russie devait « ressentir » les conséquences de la guerre qu’elle a déclenchée.

L’Ukraine a assuré qu’elle n’avait pas l’intention d’« annexer » des territoires en Russie mais qu’elle voulait pousser Moscou à accepter une « paix juste ». Or les négociations entre les deux belligérants sont complètement bloquées, chaque camp défendant des revendications difficilement conciliables.

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