Guerre en Ukraine: Marine Le Pen "ne pense pas du tout" que Vladimir Poutine "soit un fou"

Marine Le Pen invitée de BFMTV vendredi 25 février 2022 - BFMTV
Marine Le Pen invitée de BFMTV vendredi 25 février 2022 - BFMTV

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Comme l'intégralité de la classe politique française, elle condamne sans ambigüité l'invasion russe en Ukraine. Invitée ce vendredi matin de RMC et BFMTV, Marine Le Pen critique "la violation manifeste du droit international" par Vladimir Poutine qu'elle juge "indéfendable":

"On peut très bien essayer d'expliquer ce qui a suscité cette montée en puissance, on ne peut en aucune manière excuser ce comportement" insiste la candidate du Rassemblement national.

Considérée comme pro-Poutine depuis plusieurs années - Marine Le Pen a plaidé à de nombreuses reprises pour que l'annexion de la Crimée en 2014 par la Russie soit reconnue par la France - notre invitée ne croyait pas, comme beaucoup, que le maître du Kremlin puisse attaquer l'Ukraine comme il l'a fait ce jeudi. "Je ne sais pas quel est le but, et je crois personne aujourd'hui ne sait quel est le but de Vladimir Poutine", réagit-elle. "Je considérais que tout était possible, mais qu'il était peu plausible que Vladimir Poutine envahisse l'Ukraine, il l'a fait."

Une erreur qu'elle assume: "Tout le monde était sceptique, même les Ukrainiens ne croyaient pas à cette option-là! Ceux qui sont les meilleurs connaissais de la Russie n'avaient pas envisagée ça", affirme celle qui brigue pour la troisième fois consécutive les plus hautes fonctions de l'État. 876450610001_6298795338001

Marine Le Pen, à l'instar d'Emmanuel Macron et de ses prédécesseurs, fait partie des rares personnalités politiques françaises à avoir pu rencontrer Vladimir Poutine en personne: le président russe l'avait reçue à Moscou, en mars 2017. Celle qui n'a jamais caché son admiration pour l'homme fort de la Russie a-t-elle changé son regard depuis les derniers événements? Elle refuse, en tout cas, à le qualifier de "dictateur", ce qu'a fait le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian:

"C'est un régime autoritaire, le régime russe, historiquement... Par culture... On juge avec nos normes occidentales, qui ne sont pas les normes russes", défend la députée du Pas-de-Calais. 876450610001_6298794457001

Quant à la personnalité de Vladimir Poutine, notre invitée met en garde contre les conclusions hâtives: "Je ne pense pas du tout que ce soit un fou, et je pense qu'on aurait tort de penser que c'est un fou", juge-t-elle.

Avant de poursuivre: "Il est totalement rationnel, et il est brutal. Il est impressionnant, il y a une volonté dans cet homme qui est une volonté implacable il faut le savoir, il faut en tenir compte."

"Il y a eu une faille"

Sur l'escalade des tensions qui ont mené à la situation actuelle, la fille de Jean-Marie Le Pen estime que la diplomatie n'a, à la fois pas été assez ferme, et pas assez à l'écoute e la Russie. "Je pense que quand on est face à une grande nation telle que celle-là, il faut en même temps qu'elle puisse vous craindre, et qu'elle est le sentiment d'être respectée. Je pense que sur ces deux tableaux, je pense qu'il il y a eu une faille" analyse-t-elle.

Elle poursuit: "La Russie, manifestement, ne craint pas l'Union européenne, et en même temps elle n'obtient pas de respect. Dans ces cas-là, on obtient les conditions d'une véritable inquiétude..." L'occasion, pour Marine Le Pen, d'élargir sa vision géopolitique:

"Je considère que toutes les grands puissances, États-Unis, Russie, Chine, sont potentiellement dangereuses. Une grande nation peut être un allié, un adversaire, elle peut-être un concurrent. C'est ce que sont les États-Unis vis-à-vis de la France, et c'est que la Russie est vis-à-vis de la France."

Article original publié sur BFMTV.com