Guerre en Ukraine: ce que l'on sait sur l'incendie dans la centrale nucléaire de Zaporijia
L'incendie, qui s'est déclaré ce dimanche 11 août, a été éteint dans la nuit tôt ce lundi. Russie et Ukraine s'accusent mutuellement d'en être responsables, alors que la situation de la centrale de Zaporijia est précaire depuis le début de la guerre.
L'Ukraine est plus que jamais sous les regards de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Ce dimanche 11 août, alors que les yeux du monde étaient rivés sur Paris pour la cérémonie de clôture des Jeux olympiques, un incendie a été déclaré dans le système de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijia, à l'est de l'Ukraine.
Complètement éteint dans la nuit selon les autorités russes qui occupent ce site stratégique depuis le début de la guerre en 2022, il n'a provoqué aucun incident à ce stade. Moscou et Kiev se renvoient la responsabilité de cet événement.
• Zelensky accuse la Russie
Dans la soirée, Volodymyr Zelensky a en effet accusé l'armée russe d'avoir "déclenché un incende sur le territoire de la centrale de Zaporijia". Il a publié une courte vidéo dans laquelle on peut voir de la fumée s'élever de l'une des tours du site.
"Depuis le premier jour de l'occupation, la Russie utilise la centrale nucléaire de Zaporijia uniquement pour faire chanter l'Ukraine, toute l'Europe et le monde", accuse le président ukrainien.
"L'Ukraine prouve qu'elle peut rendre justice et fournir la pression nécessaire: la pression sur l'agresseur", déclarait-il, alors que des troupes ukrainiennes mènent une "incursion" dans la région russe de Koursk.
• La Russie accuse l'Ukraine de "terrorisme"
"Le bombardement de la ville d'Energodar par les troupes ukrainiennes a provoqué un incendie dans le système de refroidissement", a de son côté annoncé sur Telegram le gouverneur de la région, Evguéni Balitsky, installé par les autorités russes.
Le gouverneur Balitsky a également assuré que "l'environnement radiologique" autour de la centrale, dont les six unités sont à l'arrêt par mesure de sécurité, était normal. Une information confirmée par les experts de l'AIEA.
Rosatom, l'Agence russe fédérale de l'énergie atomique, citée par Tass, estime que "l'attaque ukrainienne" peut être considérée comme du "terrorisme nucléaire".
• "Pas d'impact sur la sûreté nucléaire"
Dans la nuit de dimanche à lundi, Vladimir Rogov, responsable de l'occupation russe dans la région, a indiqué que l'incendie a été "complètement éteint". Quelques heures plus tôt, le ministre de l'Intérieur ukrainien affirmait qu'il n'y avait pas de "de risque d'explosion de vapeur ou d'autres conséquences".
L'A qui dispose d'une équipe sur place, expliquait en outre qu'"il n'y a pas d'impact sur la sûreté nucléaire". Ses experts "ont vu une forte fumée noire s'échapper de la partie nord" du site après avoir entendu "de multiples explosions dans la soirée" et ont été informés par la direction "d'une attaque présumée de drone" sur l'une des deux tours de refroidissement, a déclaré l'instance onusienne.
• L'AIEA demande un accès "immédiat" à la centrale
L'AIEA a réclamé "un accès immédiat" à la zone affectée "afin d’évaluer les dommages" et de "déterminer la cause possible de cet événement". Son directeur général Rafael Grossi a rappelé que toute action militaire menée contre la centrale "constitue une violation flagrante des cinq principes concrets de protection de la centrale, établis par le Conseil de sécurité des Nations unies".
"Ces attaques inconsidérées mettent en péril la sûreté nucléaire de la centrale et augmentent le risque d'accident nucléaire. Elles doivent cesser maintenant", dit-il dans le communiqué.
Ce n'est pas la première fois que la centrale de Zaporijia est sous tension. L'opérateur ukrainien Energoatom affirmait en décembre 2023 qu'à cause d'une coupure de courant, la centrale s'était "retrouvée au bord de l'accident nucléaire".
La centrale de Zaporijia, la plus grande d'Europe, est occupée depuis mars 2022 par les Russes. Elle est située à Energodar, le long du Dniepr, un fleuve qui fait office de ligne de front naturelle entre les belligérants.