Guerre en Ukraine : l’accord sur les céréales prolongé, ce qu’il faut savoir

Un bateau se rempli de céréales ukrainiennes qui seront envoyées en Afrique, le 18 février 2023.
Un bateau se rempli de céréales ukrainiennes qui seront envoyées en Afrique, le 18 février 2023.

INTERNATIONAL - Prolongé in extremis. À l’issue de négociations sous les auspices d’Ankara et de l’ONU, l’accord international de juillet 2022 sur l’exportation des céréales ukrainiennes, crucial pour éviter une crise alimentaire, a été étendu samedi 18 mars. Toutefois, Kiev et Moscou divergeaient sur la durée de la prolongation.

Objet de tractations depuis plusieurs semaines, la prolongation a été annoncée par le président turc Recep Tayyip Erdogan qui s’est félicité de l’extension d’un accord « vital pour l’approvisionnement alimentaire mondial », menacé par les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. L’accord devait prendre fin samedi soir.

« L’Initiative céréalière de la mer Noire, signée à Istanbul le 22 juillet 2022, a été prolongée », a confirmé dans un communiqué le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric. Ni les Nations unies ni Ankara n’ont donné de précisions sur la durée de la prolongation.

60 ou 120 jours ?

C’est le ministre ukrainien des Infrastructures Oleksandr Kubrakov qui, le premier, a affirmé que la prolongation avait été actée pour une période de 120 jours, conformément notamment au souhait des autorités turques. Mais Moscou l’a vite contredit, en assurant que seule une prolongation de 60 jours avait été décidée.

Dans d’autres déclarations publiées sur Facebook, Oleksandr Kubrakov a dit espérer une accélération des inspections de navires en Turquie, pays qui abrite le centre de coordination conjoint de l’accord.

« Cela permettra au monde d’obtenir encore plus de produits agricoles ukrainiens. Nous continuons également à travailler pour ajouter des ports de la région de Mykolaïv à l’Initiative céréalière et à l’élargissement de la gamme de marchandises », a précisé Oleksandr Kubrakov.

L’Initiative céréalière de la mer noire signée en juillet 2022 par l’Ukraine, la Russie et la Turquie, avec l’aide de l’ONU, a atténué la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre en Ukraine en permettant l’exportation de près de 25 millions de tonnes de maïs, de blé et autres céréales depuis les ports ukrainiens.

Désaccord sur l’exporation d’engrais russe

Selon ses termes, l’accord devait être « automatiquement prolongé pour la même période (de 120 jours, ndlr) sauf si une des parties notifie à l’autre son intention d’y mettre fin ou de la modifier ». Il avait été effectivement prolongé de 120 jours en novembre, jusqu’à ce samedi 18 mars 23 h 59 heure d’Istanbul (21 h 59 à Paris).

Mais le 13 mars, la Russie, mécontente de l’application d’un deuxième accord devant faciliter ses propres exportations d’engrais, avait fait savoir qu’elle acceptait seulement une prolongation de 60 jours.

Théoriquement, les exportations d’engrais, indispensables pour l’agriculture mondiale, ne tombent pas sous le coup des sanctions imposées à Moscou par les pays occidentaux depuis le début de la guerre, mais elles sont de facto bloquées.

Moscou veut des progrès tangibles sur les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc « Togliatti-Odessa ». L’ONU a affirmé qu’elle ferait tout son possible pour sauver le mécanisme sur les céréales qui a permis d’apaiser la flambée des prix depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022.

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