Guerre en Ukraine : Kiev lance de nouvelles attaques massives de drones en Russie

En utilisant des drones de l’autre côté de la frontière avec la Russie, Kiev tente de poursuivre son incursion majeure sur le sol russe (Photo d’illustration).
GENYA SAVILOV / AFP En utilisant des drones de l’autre côté de la frontière avec la Russie, Kiev tente de poursuivre son incursion majeure sur le sol russe (Photo d’illustration).

GUERRE EN UKRAINE - Réponse de Kiev. Après avoir lancé dans la nuit des attaques « massives » de drones sur plusieurs régions de Russie, l’armée ukrainienne poursuit ce vendredi 9 août son incursion sur le sol russe.

Guerre en Ukraine : Kiev se justifie de la vaste incursion armée en Russie

Ainsi, Kiev a revendiqué ces frappes nocturnes survenues dans la nuit de jeudi à vendredi, affirmant avoir frappé « avec succès » une base aérienne militaire russe dans la région de Lipetsk, située à 300 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, et où un incendie s’est déclaré sur une base militaire.

« Pendant l’attaque, des dépôts avec des bombes aériennes guidées et d’autres installations dans la zone de la base aérienne ont été touchés. (...) Un incendie majeur s’est déclaré et plusieurs détonations ont été signalées », a indiqué l’état-major ukrainien dans un compte rendu. De son côté, le gouverneur régional de Lipetsk, Igor Artamonov, a décrété l’état d’urgence après ce qu’il a qualifié d’« attaque massive » de drones ukrainiens qui a fait au moins six blessés, selon lui, et endommagé une centrale électrique.

La Russie a ensuite réagi de manière plus globale par l’intermédiaire de son ministère de la Défense. Ce dernier a affirmé ce vendredi matin que les combats se poursuivaient dans la région de Koursk, théâtre d’une incursion surprise de grande ampleur des forces ukrainiennes depuis plusieurs jours.

Offensive sous-estimée par Moscou

Selon le ministère russe de la Défense, les forces russes ont abattu cette nuit un total de 75 drones ukrainiens : 26 dans la région de Belgorod, 19 dans celle de Lipetsk, sept dans celle de Koursk, cinq dans celle de Briansk, quatre dans celle de Voronej, un dans celle d’Oryol, cinq dans la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014, et huit au-dessus de la mer Noire.

« En outre, sept bateaux sans pilote se dirigeant vers la péninsule de Crimée ont été détruits » en mer Noire, a ajouté le ministère dans un communiqué. « L’opération de destruction des formations de l’armée ukrainienne se poursuit », a-t-il également affirmé dans un communiqué, assurant « mettre en échec » les attaques ukrainiennes.

Pourtant, cette offensive ukrainienne semble avoir été sous-estimée par Moscou. Dans un premier temps, le gouverneur régional de Lipetsk Igor Artamonov avait en effet invité ses administrés à ignorer les appels à quitter la localité sur les réseaux sociaux en affirmant qu’ils étaient « diffusés par l’ennemi pour semer la panique ». Il avait finalement ordonné l’évacuation de quatre villages des environs.

Ces attaques nocturnes ont été lancées au moment où l’Ukraine mène une offensive surprise dans la région frontalière de Koursk. Plus de mille soldats ukrainiens avec une dizaine de chars et une vingtaine de blindés ont pénétré dans cette région, selon l’état-major russe, qui a dit tout faire pour les repousser. Ce contingent semble pourtant avoir gagné du terrain en prenant les forces russes au dépourvu, Kiev ayant gardé un silence quasi total sur son opération.

Il aura fallu attendre jeudi pour que le président ukrainien Volodymyr Zelensky finisse par expliquer que « la Russie a apporté la guerre à notre pays et devrait en ressentir » les effets, mais sans jamais mentionner directement cette incursion. Des propos étayés par un conseiller de l’administration présidentielle ukrainienne, Mykhailo Podoliak, selon qui « la cause première de toute escalade, de tout bombardement, de toute action militaire (...) y compris dans les régions (russes) de Koursk et de Belgorod est uniquement l’agression sans équivoque de la Russie ».

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