Guerre en Ukraine : Kiev assure vouloir protéger les civils malgré son incursion en Russie

L’Ukraine a annoncé ce mercredi 14 août vouloir créer une « zone tampon » et des « couloirs humanitaires » dans la région russe de Koursk. (Photo prise à Belgorod après une frappe ukrainienne e mai 2024)
HANDOUT / AFP L’Ukraine a annoncé ce mercredi 14 août vouloir créer une « zone tampon » et des « couloirs humanitaires » dans la région russe de Koursk. (Photo prise à Belgorod après une frappe ukrainienne e mai 2024)

INTERNATIONAL - Son image ne doit pas être entachée. L’Ukraine a annoncé ce mercredi 14 août vouloir créer une « zone tampon » et des « couloirs humanitaires » dans la région russe de Koursk, où ses forces ont lancé une offensive sans précédent le 6 août.

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« La création d’une zone tampon dans la région de Koursk est une mesure visant à protéger nos communautés frontalières des bombardements hostiles quotidiens », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Igor Klymenko, sur Telegram.

Évacuer les civils « tant en direction de la Russie que de l’Ukraine »

« Les habitants des localités situées dans la zone de l’opération de défense ont été abandonnés par la Russie » et sont privés des « besoins les plus élémentaires », a-t-il ajouté, en précisant que des préparatifs étaient en cours en vue de leur livrer nourriture, eau potable, médicaments et produits d’hygiène.

Depuis le début de son offensive il y a désormais 8 jours, Kiev martèle qu’elle ne cherche pas à « annexer » des territoires russes sous son contrôle mais vise à créer une zone tampon le long de la frontière pour « protéger » sa population et son armée des bombardements russes incessants et à affaiblir l’offensive du Kremlin, qui ne cesse d’avancer dans l’est de l’Ukraine. Et affirme que son opération est « légitime ».

Presque simultanément, la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, a annoncé l’ouverture de couloirs humanitaires, « tant en direction de la Russie que de l’Ukraine », dans cette même région où des dizaines de milliers de civils ont fui les combats.

Se distinguer de la Russie

Si l’Ukraine communique sur des mesures de protection des civils, c’est pour se distinguer de son envahisseur russe, qui a multiplié les frappes sur des infrastructures civiles depuis mars 2022. Début juillet, un hôpital pour enfants à Kiev a notamment été touché dans une attaque massive russe.

Si le bilan des pertes ukrainiennes est difficile à établir, après deux ans de guerre, Kiev évaluait le nombre de victimes à 50 000 morts, dont la moitié dans la seule ville de Marioupol, rapporte l’Express. En dépit des révélations sur les atrocités commises par exemple à Boutcha, Moscou continue d’affirmer n’avoir tué que des militaires.

Par ailleurs, Kiev sait que son opération en Russie est scrutée sur la scène internationale. Et, 8 jours après son incursion, les dégâts matériels et humains sont d’ores et déjà importants. Selon les autorités de la région de Koursk, les combats et les bombardements ukrainiens ont fait au moins 12 morts et 121 blessés parmi les civils, dont dix enfants, tandis qu’au moins 121 000 personnes ont été déplacées.

Intenses bombardements à Belgorod

Volodymyr Zelensky a fait état, ce mercredi matin, de combats « difficiles et intenses » dans la région de Koursk. « Il y a 74 localités sous le contrôle de l’Ukraine. Des inspections et des mesures de stabilisation y sont menées », a déclaré le chef de l’État ukrainien sur Telegram. Il a aussi assuré que « des centaines » de Russes avaient été faits prisonniers.

Ces annonces se font également après d’intenses bombardements menés par l’armée ukrainienne dans la région de Belgorod, voisine de Koursk. « Des maisons ont été détruites, des civils sont morts et ont été blessés », a écrit sur Telegram le gouverneur, Viatcheslav Gladkov, qui a décrété l’État d’urgence.

De son côté, l’armée russe annonce quasi quotidiennement avoir mis en échec des tentatives de percée ukrainiennes, le président russe Vladimir Poutine ayant ordonné à ses troupes d’« expulser » les forces ukrainiennes du territoire national.

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