Guerre en Ukraine : la journaliste Marina Ovsiannikova condamnée à huit ans de prison par contumace

Quelques jours après l’invasion russe en Ukraine, Marina Ovsiannikova a brandi une pancarte « anti-guerre » sur la télévision d’Etat russe. Elle a depuis fuit son pays grâce à RSF.
CAPTURE D’ÉCRAN / PERVI KANAL Quelques jours après l’invasion russe en Ukraine, Marina Ovsiannikova a brandi une pancarte « anti-guerre » sur la télévision d’Etat russe. Elle a depuis fuit son pays grâce à RSF.

RUSSIE - Pas un mot de travers sur l’armée russe. La journaliste Marina Ovsiannikova, célèbre pour avoir manifesté contre l’offensive en Ukraine à la télévision d’État, a été condamnée dans une autre affaire à huit ans et demi de prison par contumace pour avoir critiqué l’armée, a annoncé un tribunal russe ce mardi 3 octobre.

La journaliste, qui a fui la Russie il y a un an, était poursuivie pour « diffusion d’informations mensongères » sur les forces armées de Russie et avait déjà été condamnée pour des faits similaires à une amende en août 2022. Selon l’agence d’État Ria Novosti, elle a été condamnée cette fois-ci pour avoir manifesté seule l’année dernière avec une pancarte contre l’offensive russe en Ukraine.

La journaliste a qualifié cette décision de « justice fantoche » « Je suis jugé pour avoir donné le nombre exact d’enfants tués par les troupes russes en Ukraine. Cette information officielle est publiée sur le site Internet de l’ONU, qui n’est pas bloqué en Russie », a-t-elle souligné.

Marina Ovsiannikova est devenue célèbre mi-mars 2022 après avoir surgi, en plein journal, sur le plateau d’une chaîne de télévision pro-Kremlin pour laquelle elle travaillait. Lors de son intervention, elle portait une pancarte dénonçant l’offensive en Ukraine et la « propagande » des médias contrôlés par le pouvoir.

Les images de son geste, quelques semaines à peine après le début de l’assaut russe, ont fait le tour du monde. De nombreuses personnes ont salué son courage, dans un contexte de répression de toute voix critique en Russie.

En juillet 2022, elle a été arrêtée après avoir manifesté seule près du Kremlin en brandissant une pancarte critiquant l’intervention militaire en Ukraine et le président russe Vladimir Poutine. En octobre 2022, alors qu’elle était assignée à résidence, elle a fui la Russie avec sa fille. Son compte Instagram laisse entendre que la journaliste se trouve actuellement en France.

La répression en Russie de toute voix critique du Kremlin et de son offensive en Ukraine bat son plein. Nombre de figures de l’opposition et simples citoyens ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Des dizaines de milliers de Russes, notamment des opposants, des journalistes, des militants associatifs, ont fait eux le choix de l’exil.

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