Guerre en Ukraine : ces influenceuses russes tentent de minimiser la mobilisation militaire

Anna Belozerova, influenceuse russe, compare une frite seule avec une barquette pleine de frites pour imager la mobilisation militaire partielle souhaitée par le Kremlin en Ukraine.
Capture d’écran Twitter / Montage Le HuffPost Anna Belozerova, influenceuse russe, compare une frite seule avec une barquette pleine de frites pour imager la mobilisation militaire partielle souhaitée par le Kremlin en Ukraine.

Capture d’écran Twitter / Montage Le HuffPost

Anna Belozerova, influenceuse russe, compare une frite seule avec une barquette pleine de frites pour imager la mobilisation militaire partielle souhaitée par le Kremlin en Ukraine.

GUERRE EN UKRAINE - Les influenceuses russes mobilisées pour défendre l’effort de guerre ? Si le mouvement semble n’avoir rien de spontané, c’est en tout cas ce qui semble émerger sur le Web russe ces dernières heures, quelques jours après l’appel à la mobilisation militaire de quelque 300 000 hommes réservistes russes pour combattre en Ukraine.

Confrontée à la fuite de certains de ces citoyens opposés à la guerre ou réticents à l’idée de mourir dans une « guerre fratricide », la Russie semble donc déployer des moyens détournés pour apaiser une population inquiète et capable de se mobiliser contre la volonté belliqueuse du Kremlin sur le sol ukrainien.

« Négligeable »

Regroupée autour du slogan « Don’t Panic », la tendance consiste à faire une comparaison entre le chiffre de la mobilisation souhaitée par Moscou avec celui du reste de la population russe encore mobilisable. Sur plusieurs photos et posts diffusés en ligne sur le réseau social VKontakte (l’équivalent russe de Facebook), on peut voir des influenceuses pro-Kremlin comparer ces chiffres… avec une barquette de frite ou un sachet de bonbon.

Une rhétorique implacable et au service de la parole d’État que l’on retrouve sur plusieurs posts en ligne pour prouver que la mobilisation est « négligeable » : « Une frite ne représente que 1 % de l’ensemble du paquet. 1 % c’est négligeable… 300 000 [réservistes] ne représentent que 1 % de l’ensemble de la force de réserve », indique par exemple Anna Belozerova, photo annotée à l’appui. « Maintenant, regardez à nouveau ma photo et assurez-vous qu’il n’y a rien à craindre », ajoute-t-elle à la fin de son message explicatif.

Balayer les craintes

Pour une autre influenceuse, c’est un rouge à lèvres placé à côté d’un tas de produits cosmétiques qui sert d’outil de comparaison entre les 300 000 soldats mobilisés et les 25 millions d’hommes que compte la réserve militaire russe au total, reprenant les chiffres présentés mercredi par le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.

Selon Meduza, un média en ligne russophone ouvertement hostile au Kremlin reprenant les informations du site d’opposition russe Mediazona, ces influenceuses (citées au nombre de trois) seraient principalement localisées à Khabarovsk, principale ville de l’Extrême-Orient russe.

Et pour compléter cette logique reprise pratiquement mot pour mot de la bouche du chef du Kremlin, elles utilisent également l’argument selon lequel les hommes mobilisés seraient seulement des combattants expérimentés dont la mission principale serait de « surveiller les territoires libérés et la ligne de front de 1 000 km » dans le sud et l’est de l’Ukraine.

Une manière de plus de convaincre la population de l’absence de risque dans cette guerre, alors que Vladimir Poutine a signé samedi 24 septembre une loi alourdissant les peines pour reddition ou refus de combattre.

À voir également sur Le HuffPost :

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi