Publicité

Guerre en Ukraine : un haut gradé russe alerte sur les défaites russes

Derrière les épaules de Vladimir Poutine et du ministre russe de la Défense Sergei Shoigu se cache Andrei Kartapolov, l’homme qui a vivement critiqué le Kremlin pour ses rapports prétendument mensongers sur la situation des troupes russes en Ukraine.
POOL / REUTERS Derrière les épaules de Vladimir Poutine et du ministre russe de la Défense Sergei Shoigu se cache Andrei Kartapolov, l’homme qui a vivement critiqué le Kremlin pour ses rapports prétendument mensongers sur la situation des troupes russes en Ukraine.

GUERRE EN UKRAINE - Une voix dissonante de plus à Moscou. Dans un contexte de défiance grandissant sur la gestion de l’invasion russe en Ukraine, un haut responsable parlementaire moscovite a osé appeler l’armée à « arrêter de mentir » sur ses défaites, au moment où les troupes de Moscou reculent sur plusieurs fronts ces dernières semaines.

« Les gens savent. Notre peuple n’est pas stupide. Et il voit qu’on ne veut pas lui dire ne serait-ce qu’une partie de la vérité. Cela peut entraîner une perte de crédibilité », a lancé ce mercredi 5 octobre Andreï Kartapolov, à la tête du Comité de Défense de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, et ancien commandant militaire.

S’exprimant sur la chaîne Telegram de la vedette de la télévision d’État Vladimir Soloviov, Andreï Kartapolov a appelé l’armée à « arrêter de mentir ». Un écho de plus de ce climat délétère autour des décisions militaires et politiques de Vladimir Poutine, de plus en plus critiqué par les élites russes, même par Vladimir Soloviov, pourtant à la tête de l’émission propagandiste « Moscou. Kremlin. Poutine » sur Rossiya 1, depuis 2018.

Et comme le souligne cet ancien militaire russe, les conséquences sur la population pourraient être irréversibles, après une campagne de mobilisation militaire en partie ratée et qui peine à convaincre les Russes, au point que Forbes Russie estime le 4 octobre que près de 600 000 à 700 000 Russes ont fui leur pays depuis le 21 septembre, date de l’annonce de la « mobilisation militaire partielle » en Russie.

« Les rapports du ministère de la Défense ne changent pas »

« L’ennemi est sur nos terres. Tous les villages frontaliers de la région de Belgorod sont pratiquement détruits », a-t-il poursuivi, alors que les tirs se sont multipliés dans cette région située à la frontière entre la Russie et l’Ukraine. « Nous apprenons (les nouvelles) de n’importe qui, des gouverneurs, des correspondants de guerre. Mais les rapports du ministère de la Défense ne changent pas », ajoute encore ce haut gradé.

Les forces ukrainiennes ont revendiqué ces derniers jours de nouveaux gains territoriaux dans l’Est et le Sud, où les troupes de Moscou sont en difficulté après avoir déjà perdu l’essentiel de la région de Kharkiv dans le nord-est.

Le ministère russe de la Défense ne reconnaît lui que très rarement les revers de ses troupes, se contentant de publier chaque jour un rapport dans lequel il énumère les lourdes pertes qu’il assure infliger à son adversaire, et ce malgré des cartes russes attestant bel et bien du recul des troupes russes en Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine, qui a annexé la semaine dernière quatre régions ukrainiennes, a ajouté ce mercredi qu’il espérait que la situation militaire allait « se stabiliser » en Ukraine dans les régions annexées.

À voir également sur Le HuffPost :

Lire aussi