Guerre en Ukraine : des dizaines de civils tués dans une frappe russe visant un institut militaire
UKRAINE - Un bilan qui ne cesse de s’alourdir. Au moins 51 personnes ont été tuées et 200 blessées, ce mardi 3 septembre, dans une frappe de missiles russes qui a notamment visé un institut militaire dans la ville de Poltava, dans le centre de l’Ukraine, a rapporté Volodymyr Zelensky.
Selon le président ukrainien, deux missiles balistiques ont touché « un établissement d’enseignement et un hôpital voisin ». « L’un des bâtiments de l’Institut des communications a été partiellement détruit. Des personnes se sont retrouvées sous les décombres », a-t-il déclaré sur Telegram. Avant de déplorer : « Malheureusement, il y a beaucoup de morts ».
Lors d’un nouveau bilan communiqué en fin de journée par le Procureur général d’Ukraine, le gouverneur régional Filip Pronine a ajouté que « jusqu’à 18 personnes pourraient se trouver sous les décombres ».
Les missiles russes « ont surpris les gens en train d’évacuer »
Selon le ministère ukrainien de la Défense, la frappe a eu lieu dans un délai très court entre le moment du déclenchement de l’alerte antiaérienne et l’arrivée des deux missiles. « Ils ont surpris les gens en train d’évacuer vers l’abri souterrain », a-t-il expliqué.
A Russian missile strike on a Military Institute of Communications building and a nearby hospital in Poltava.
At least 41 dead, over 180 injured.
People in Poltava are donating blood to help save lives.
Yeah, Zelensky has vowed to investigate the tragic incident, but this is… pic.twitter.com/L4sEKcSIkP— Illia Ponomarenko 🇺🇦 (@IAPonomarenko) September 3, 2024
« Grâce au travail coordonné des sauveteurs et des médecins, 25 personnes ont été secourues, dont 11 ont pu être dégagées des décombres. Les sauveteurs poursuivent actuellement leur travail », a ajouté le ministère.
Des blogueurs populaires et des responsables ont sévèrement critiqué le commandement militaire ukrainien après cette attaque particulièrement meurtrière, qui a visé selon eux, un groupe de soldats rassemblés pour une cérémonie en plein air.
Une « enquête rapide » ordonnée
La députée Mariana Bezougla, membre de la commission Défense du Parlement et très critique du commandement militaire ukrainien, a regretté sur Telegram qu’aucun officier de haut rang n’ait été puni pour avoir mis en danger des groupes de militaires au cours d’incidents similaires par le passé. « Les tragédies se répètent. Quand cela cessera-t-il ? », a-t-elle écrit.
Le président ukrainien a dit avoir ordonné « une enquête complète et rapide » sur les circonstances ayant permis cette attaque russe.
Il a aussi promis de tenir la Russie « pour responsable » et une nouvelle fois appelé les alliés occidentaux de Kiev à livrer d’urgence davantage de systèmes de défense antiaérienne et à autoriser l’Ukraine à pouvoir frapper en profondeur le territoire russe avec les missiles de longue portée qui lui ont été fournis.
Après le choc de ce terrible bilan humain, d’abord estimé à 41 morts et de plus de 180 blessés par le chef d’État ukrainien, plusieurs alliés de Kiev ont condamné avec la plus grande fermeté cette nouvelle attaque russe. Parmi eux, les États-Unis, qui estiment qu’il s’agit d’un « terrible rappel » de la « brutalité » du président russe Vladimir Poutine, selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby. Londres, par l’intermédiaire de son chef de la diplomatie David Lammy a parlé du « dernier acte d’agression écœurant dans la guerre odieuse et illégale menée par Poutine en Ukraine ».
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