Guerre en Ukraine: un ex-soldat russe dénonce les "dégradations" depuis que Poutine dirige le pays
Lorsqu'il est arrivé à l'aéroport de Roissy fin août, Pavel Filatiev a déchiré tous ses papiers d'identité russes et scandé: "J’aime la Russie, mais Poutine n’est pas la Russie." Invité sur BFMTV à l'occasion de la sortie de son livre Zov: L'homme qui a dit non à la guerre, l'ex-soldat russe s'est exprimé sur les dysfonctionnements de l'armée de Poutine, qui l'ont poussé à fuir son pays.
"Depuis les 20 ans que notre 'grand commandant' Vladimir Poutine contrôle le pays, il y a une dégradation dans beaucoup de domaines, que ce soit la police, l’armée, la justice, la médecine ou l’éducation", a-t-il dénoncé.
L'ancien éleveur de chevaux s'était engagé dans l'armée depuis quelques années et a été mobilisé sur le front dès le 24 février, jour de l'invasion russe de l'Ukraine. Lui qui a déclaré n'avoir jamais vu d'exactions vis-à-vis des civils et des prisonniers de ses propres yeux avoue que, dans ce contexte, il y en aura quand même "toujours".
Le déclic puis la fuite
Ce n'est qu'une fois blessé à l'œil que Pavel Filatiev a décidé de démissionner de l'armée et raconter son mécontentement dans un livre - téléchargeable gratuitement en russe. Sa demande a été refusée, le poussant à s'exiler.
"Le régime actuel ne me laisse pas défendre mes droits inscrits dans la loi russe", a-t-il confié.
Durant son périple digne "d'un film de James Bond", le trentenaire a alors compris que les dirigeants du pays, via les médias russes, pratiquaient la propagande et la désinformation. "Ce que raconte mon gouvernement me fait rire depuis bien longtemps. Ils ne parlent que de l'OTAN et des minorités sexuelles", s'est-il agacé.
Une fois arrivé en France, Pavel Filatiev a entamé une procédure de demande d'asile dans un pays où il espère trouver "une deuxième maison".
L'ex-soldat espère toujours que la Russie et l'Ukraine puissent un jour "tourner la page" en mettant fin à une guerre qui, de toute manière, ne verra jamais de vainqueur.