Guerre en Ukraine : à Kramatorsk, la frappe russe sur un hôtel a tué un collaborateur de l’agence Reuters
UKRAINE - Une frappe précise et meurtrière. Un conseiller sécurité de l’agence de presse britannique Reuters a été tué par une frappe russe de missile dirigée sur son hôtel, à Kramatorsk dans l’est de l’Ukraine, ce samedi 24 août. Deux journalistes de l’agence ont également été blessés lors de cette attaque, qui s’inscrit dans un week-end particulièrement meurtrier en Ukraine comme en Russie.
Guerre en Ukraine : la Russie frappe sur un hôtel de Kramatorsk et blesse des journalistes
« Ryan Evans a aidé un grand nombre de nos journalistes à couvrir des événements dans le monde entier ; il nous manquera terriblement », a déclaré Reuters ce lundi 26 août sur ses réseaux sociaux. Ancien soldat britannique, l’homme âgé de 38 ans travaillait pour l’agence depuis 2022 et conseillait ses journalistes « sur la sécurité dans le monde entier, notamment en Ukraine, en Israël et lors des Jeux olympiques de Paris ».
Reuters safety adviser Ryan Evans was killed and two Reuters journalists were injured in a strike on a hotel in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk https://t.co/n1m3aY3x4d pic.twitter.com/yYEyqhRiZm
— Reuters (@Reuters) August 25, 2024
Au moment de l’attaque, cinq autres membres de l’agence étaient présentes dans l’Hôtel Sapphire. « Deux des journalistes de l’agence sont soignés à l’hôpital ; l’un d’entre eux est grièvement blessé », a indiqué Reuters dans un communiqué. Les trois autres membres de l’équipe ont été retrouvés et sont sains et saufs. Selon l’ONG Reporters sans frontières, au moins 11 journalistes ont été tués en Ukraine et 35 blessés depuis le début de l’invasion russe lancée en février 2022.
Vadym Filachkine, gouverneur de la région ukrainienne de Donetsk (est), a affirmé que l’hôtel à Kramatorsk avait « été pris pour cible » par l’armée russe. L’attaque a eu lieu « au milieu de la nuit », a-t-il précisé sur Telegram.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également dénoncé cette frappe qui a fait « sept personnes blessées et un mort ». « Parmi les blessés se trouvaient des journalistes - une équipe de tournage de Reuters, des citoyens ukrainiens, américains et britanniques », a-t-il précisé. « Le monde ne doit pas cesser de faire pression sur l’État terroriste », a-t-il enfin déclaré, en faisant référence à la Russie qui a envahi l’Ukraine en 2022.
Today in Kramatorsk, the entire day was spent clearing the rubble after a Russian missile strike. Among the injured were journalists - a Reuters film crew, citizens of Ukraine, America, and Britain. A regular city hotel was destroyed by a Russian “Iskander” missile. Deliberately.… pic.twitter.com/vvKQNFKW8o
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) August 25, 2024
Une série de bombardements meurtriers en 24 heures
Cette nouvelle attaque est intervenue lors d’un week-end particulièrement meurtrier en Ukraine et en Russie, avec la mort d’au moins 20 civils dans plusieurs bombardements ces dernières 24 heures. En Ukraine, 14 personnes ont été tuées : sept dans la région de Donetsk (est) et quatre dans celle de Soumy (nord), selon les autorités locales.
Dans la région de Kherson, au sud du pays, « l’armée russe a tiré sur des zones résidentielles de la région de Kherson en utilisant des lance-roquettes multiples, de l’artillerie, des avions et des drones » ont indiqué les autorités ukrainiennes. Cette attaque a fait trois morts et au moins 34 blessés selon la police ukrainienne.
Côté russe, six personnes ont été tuées dans des bombardements ukrainiens dans la région de Belgorod au cours de la nuit, a annoncé dimanche Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de cette région voisine de celle de Koursk, attaquée depuis plus de deux semaines par Kiev. Selon lui, 13 personnes ont également été blessées, dont six sont « dans un état grave ».
Dimanche soir, le président ukrainien a revendiqué des « avancées » dans la région de Koursk, et la prise de deux villages. Parallèlement, l’Ukraine a accusé son voisin le Bélarus, proche allié de la Russie, de « masser » des troupes à leur frontière et a mis en garde Minsk contre d’éventuels « actes inamicaux ».
À voir également sur Le HuffPost :