Guerre en Ukraine : les applis de rencontre déconseillées aux soldats russes pour des raisons de sécurité
GUERRE EN UKRAINE - Déconnexion obligatoire. Après l’offensive ukrainienne dans la région de Koursk, les habitants des régions russes environnantes ainsi que les militaires déployés sur place doivent se plier à une nouvelle règle : éviter les applis de rencontre. Celles-ci, comme les réseaux sociaux, sont en effet utilisées par les troupes ukrainiennes pour recueillir des informations importantes, a mis en garde le ministère de l’Intérieur dans un message Telegram partagé ce mardi 20 août.
Les habitants des régions frontalières de Briansk, Koursk et Belgorod notamment, ont été priés de se tenir à l’écart des applis de rencontre telles que Tinder et Badoo ainsi que des réseaux sociaux, rapporte CNN.
Des questions d’interlocutrices innocentes au premier abord
Or si les Russes veulent mettre un terme à l’avancée ukrainienne, il leur faut redoubler d’attention face aux contenus partagés en ligne. Certaines informations, comme les tags de géolocalisation, peuvent se révéler particulièrement utiles à l’armée ukrainienne. « L’ennemi surveille les réseaux sociaux en temps réel grâce à ces balises qui révèlent l’emplacement réel des forces militaires et de sécurité », explique le communiqué officiel.
Le problème n’est pas nouveau dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie, qui s’informent toutes deux grâce aux applis de rencontre, qui sont bien souvent le seul moyen pour les jeunes hommes envoyés au front de parler à des femmes.
Des combattants qui ignorent parfois que des questions d’apparence innocentes posées par leurs interlocutrices sont susceptibles de révéler des informations cruciales sur les positions des troupes. Depuis le début de la guerre, certaines jeunes femmes ukrainiennes changent leur localisation afin de discuter avec des soldats russes et de leur extorquer des éléments sensibles, rapportait dès les premières semaines de l’invasion russe le média canadien Huck.
Des mesures de sécurité mises en place des deux côtés
Résultat : pour assurer la confidentialité des communications de ses soldats, le Service de Sécurité d’Ukraine (SBU) a établi un bureau spécifique pour vérifier les appels et les messages passés par les soldats sur leurs téléphones personnels.
Même chose côté russe, où la chambre basse a même récemment proposé de punir les soldats utilisant leurs téléphones lorsqu’ils sont sur le front. Selon les parlementaires, un tel comportement est une « infraction disciplinaire grave » qui devrait être passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 10 jours, et 15 jours en cas de récidive.
Parmi les autres recommandations faites ce mardi par les autorités russes, le ministère de l’Intérieur a aussi demandé à ses troupes de ne pas diffuser sur les réseaux sociaux des vidéos depuis les routes où circulent des véhicules militaires, et de ne pas ouvrir les liens hypertextes dans les messages reçus d’inconnus. Signe que chaque petit geste peut compter dans la guerre d’usure que se livrent Russes et Ukrainiens depuis l’invasion du Kremlin.
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