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Guerre en Ukraine : les annonces de Poutine sont un signe positif pour Bernard Guetta

Sur LCI, Bernard Guetta estime que la prise de parole de Poutine est le signe avant-coureur d’un futur cessez-le-feu en Ukraine.
Capture écran Twiter LCI Sur LCI, Bernard Guetta estime que la prise de parole de Poutine est le signe avant-coureur d’un futur cessez-le-feu en Ukraine.

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Sur LCI, Bernard Guetta estime que la prise de parole de Poutine est le signe avant-coureur d’un futur cessez-le-feu en Ukraine.

GUERRE EN UKRAINE - Et si les annonces de Poutine étaient finalement le signe de la fin du conflit ? C’est en tout cas l’idée avancée ce mercredi 21 septembre par le journaliste et géopolitologue Bernard Guetta, devenu depuis eurodéputé Renaissance.

Au lendemain du discours engagé d’Emmanuel Macron à la tribune de l’Onu et après l’annonce de référendums d’annexion par la Russie dans quatre régions de l’est et du sud de l’Ukraine contrôlées en partie par Moscou, Vladimir Poutine a annoncé la « mobilisation militaire partielle ». Loin de laisser présager d’une nouvelle intensité, pour Bernard Guetta, qui s’exprimait sur LCI, ces annonces sont plutôt le signe avant-coureur de la fin du conflit engagé par la Russie sur le sol ukrainien depuis le 24 février.

« Puisque son objectif n’est plus que le Donbass, il le dit deux fois dans son discours (...), il va organiser sous 48 heures des référendums d’autodétermination [du 23 au 27 septembre] dans les parties du Donbass qu’il contrôle. Et une fois qu’il aura organisé -avec succès évidemment- ces référendums, qu’est-ce qu’il fera ? Il dira que ses objectifs de guerre sont atteints ! Je ne vois pas ce qu’il pourrait dire d’autre », analyse Bernard Guetta.

Une démonstration qui, selon lui, devrait entraîner rapidement « un cessez-le-feu » puisque « dans les parties du Donbass qu’il contrôle, il (Vladimir Poutine) va dire : Maintenant, c’est la Russie, et maintenant cessez-le-feu ».

Pour renforcer cette analyse, il ajoute que cette « mobilisation militaire partielle » qui concerne quelque 300 000 réservistes, montre qu’« il a besoin de troupes fraîches sur le terrain, et s’il a besoin de troupes fraîches, c’est parce qu’il n’est pas en train de gagner ».

Fustigeant les « mensonges et les délires » de Vladimir Poutine sur une prétendue agression occidentale contre l’État russe, Bernard Guetta remarque toutefois le changement de discours du chef du Kremlin : « La chose la plus sérieuse qui m’ait frappé dans ce discours c’est que l’objectif de guerre tel qu’il est redéfini par M. Poutine c’est uniquement le Donbass ». Un changement de discours loin d’être anodin après avoir martelé les arguments de la démilitarisation et de la dénazification de l’Ukraine, aux premiers jours de l’invasion de l’Ukraine.

Vers une escalade militaire ?

L’analyse singulière de l’eurodéputé n’est pas forcément partagée par tous les observateurs et acteurs internationaux. Pour beaucoup, cette demande de renfort au moment où l’Ukraine réalise une série de contre-offensives ne peut qu’indiquer une escalade militaire à venir.

D’autant plus que Vladimir Poutine n’a pas hésité à brandir la menace nucléaire pour montrer sa détermination face à ce qu’il considère toujours comme « une menace » venue de l’Occident dans le but « d’affaiblir, de diviser et de détruire » la Russie. « Ce n’est pas du bluff », a-t-il même lancé lors de cette allocution.

Des menaces prises au sérieux par les Américains. « C’est une rhétorique irresponsable de la part d’une puissance nucléaire, mais ce n’est pas incohérent avec la manière dont il s’exprime depuis sept mois et nous prenons cela au sérieux », a ainsi déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, dans une interview avec la chaîne ABC.

Une réaction à l’inverse de celle de Volodymyr Zelensky, pour qui Moscou ne fera pas usage de l’arme atomique. « Je ne crois pas que ces armes seront utilisées. Je ne crois pas que le monde laissera faire », a affirmé le chef d’État ukrainien selon des extraits d’une interview retranscrite par Bild. Un avis partagé par l’Allemagne, qui voit dans le discours de Poutine « un acte de désespoir » plus qu’une vraie menace, même si « la Russie pratique une politique d’escalade de cette guerre d’agression en violation avec le droit international ».

Du côté des observateurs, Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés post-ère soviétique reste convaincu que Moscou a pour ambition de durcir le conflit avec ces mesures, comme elle le détaille sur Twitter : « Plusieurs analystes y voient un signal d’escalade majeure de la guerre. Les simili-référendums donneraient une base légale à la Russie pour les annexer. Toute attaque ukrainienne contre ces zones serait alors une attaque sur le territoire russe selon la Russie ».

Citant les analyses de plusieurs experts russes, elle ajoute : « l’intention d’escalade politique est claire. Pour Stanovaya ou Baunov (qui ne sont pas des commentateurs qui paniquent facilement), couplé au durcissement législatif, cela annonce une escalade militaire majeure, au prétexte de franchissement de ligne rouge ».

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