Guerre en Ukraine : à la centrale de Zaporijjia, deux membres de l’AIEA vont rester

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, détaille un graphique alors qu’il s’adresse à la presse après le retour d’une équipe de l’AIEA de la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine.
ALEX HALADA / AFP Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, détaille un graphique alors qu’il s’adresse à la presse après le retour d’une équipe de l’AIEA de la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine.

ALEX HALADA / AFP

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, détaille un graphique alors qu’il s’adresse à la presse après le retour d’une équipe de l’AIEA de la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine.

GUERRE EN UKRAINE - Au lendemain de l’arrivée des experts de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) sur le site de la centrale de Zaporijjia en Ukraine, le directeur de l’agence a établi un premier bilan des dégâts.

Ce vendredi 2 septembre, l’Ukraine a également indiqué qu’elle avait entrepris plusieurs frappes sur des localités proches de la centrale nucléaire en ciblant précisément des installations russes.

Le HuffPost fait le point sur la situation en Ukraine et à la centrale de Zaporijjia après plus de six mois de conflit.

  • Deux membres de l’AIEA de manière permanente à la centrale de Zaporijjia

Durant un point presse depuis l’aéroport de Vienne, Rafael Grossi, directeur de l’AIEA, a établi un premier bilan des constatations sur place. Pour lui, « les risques statistiques de dommage physique sont présents », notant au passage une « activité militaire qui augmente » qui l’« inquiète ».

Il décrit aussi « une tension latente à cause des raisons évidentes de la guerre. Il est évident qu’il y a beaucoup de combats dans la région ».

« La différence entre être sur place ou non, c’est le jour et la nuit », a-t-il ajouté. Mais s’il s’est félicité de la présence de son agence dans la centrale pour ne plus avoir à dépendre des informations fournies par les deux belligérants, il insiste une fois encore sur le fait que « l’intégrité physique de la centrale a été violée à plusieurs reprises ».

« La plupart (des systèmes de sécurité de la centrale) fonctionnent, mais il y a eu des interruptions », observe Rafael Grossi. Le site « continue de fonctionner et il existe un modus vivendi professionnel. Deux unités sont encore en activité à ce jour », ajoute-t-il.

À ce titre, le dirigeant de l’AIEA a affirmé que sur les six membres de l’agence encore sur place, quatre repartiront mais que deux experts resteront de manière permanente.

  • Bombardements ukrainiens près de la centrale nucléaire

L’Ukraine a indiqué ce vendredi avoir frappé une base russe à Energodar, non loin de la centrale nucléaire de Zaporijjia d’où elle accuse la Russie d’avoir retiré ses armements avant son inspection par une équipe de l’AIEA.

« Dans les localités de Kherson et d’Energodar, des frappes précises de nos troupes ont détruit trois systèmes d’artillerie de l’ennemi, ainsi qu’un dépôt de munitions » tuant nombre de militaires russes, a affirmé l’armée ukrainienne dans son point d’information quotidien.

L’armée ukrainienne a par ailleurs affirmé que les forces russes avaient évacué « tout leur équipement militaire depuis le site de la centrale » avant l’arrivée jeudi de la mission de l’AIEA, dont plusieurs membres sont restées à la centrale et s’y trouvent toujours.

La centrale de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, est tombée aux mains des troupes russes en mars, peu après le lancement par Moscou de son invasion de l’Ukraine, et son site a été visé par plusieurs bombardements faisant craindre une catastrophe nucléaire.

Kiev et Moscou se rejettent la responsabilité de ces frappes. Jeudi matin, avant l’arrivée de la mission de l’AIEA, les autorités ukrainiennes avaient accusé les Russes d’avoir eux-mêmes bombardé Energodar, une ville qu’ils contrôlent, avec l’intention d’en rejeter la responsabilité sur Kiev.

  • Nord Stream « complètement » arrêté jusqu’à la réparation d’une turbine

Le géant russe Gazprom a annoncé que le gazoduc Nord Stream sera finalement « complètement » arrêté jusqu’à la réparation d’une turbine de ce pipeline vital pour l’approvisionnement des Européens.

Dans un communiqué, Gazprom a indiqué vendredi soir avoir découvert des « fuites d’huile » dans la turbine, lors de cette opération de maintenance dans une station de compression située en Russie. « Jusqu’à la réparation (...), le transport du gaz via Nord Stream est complètement suspendu », a indiqué le groupe, sans préciser combien de temps pouvait durer cette réparation.

Ce rebondissement va accentuer encore l’angoisse des Européens, qui se démènent pour éviter une crise énergétique cet hiver et accusent Moscou d’user du gaz comme d’une arme pour se venger des sanctions occidentales après l’offensive russe en Ukraine.

Le groupe Gazprom devait reprendre samedi ses livraisons de gaz via Nord Stream, qui relie la Russie au nord de l’Allemagne, après une nouvelle interruption de trois jours pour ces opérations de maintenance.

À voir également sur Le HuffPost : Les images de l’intérieur de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia attaquée

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