La “guerre de l’eau” s’invite dans les urnes espagnoles

L’Espagne est assoiffée. Les données compilées sur le site de l’audiovisuel public espagnol, la RTVE, le prouvent : le mois d’avril a été le plus chaud et le plus sec jamais enregistré depuis l’existence des relevés dans le pays, en 1961, selon l’agence météorologique Aemet. Environ 35 % du territoire péninsulaire (hors Canaries et Baléares) sont en état de sécheresse prolongée, selon le ministère de la Transition écologique. De plus, complète El País, les averses de mai ne rempliront qu’à peine les réserves d’eau, qui sont en moyenne à 49,6 % de leur capacité.

C’est dans ce contexte marqué par les “ravages du changement climatique”, commente le quotidien de centre gauche, que les Espagnols se rendent aux urnes pour les élections municipales et régionales du dimanche 28 mai, organisées dans plus de 8 000 communes, 12 des 17 communautés autonomes du pays et dans les enclaves nord-africaines de Ceuta et Melilla.

Territoires vulnérables

“Les effets de l’urgence climatique […] ont brutalement fait irruption dans la vie politique espagnole, observe le journal de centre droit La Vanguardia, même si les scientifiques alertent depuis de nombreuses années sur la vulnérabilité des vastes territoires espagnols face au changement climatique.”

Dans un second article, El País estime que la classe politique ne peut nier cette réalité. “Hormis l’extrême droite”, les partis en ont conscience et font de la place pour le climat dans leurs programmes, remarque l’éditorialiste Cristina Monge. Sans surprise, les opinions divergent selon les bords politiques quant à la manière de mener à bien la transition écologique.

“L’exemple le plus clair est celui du parc national de Doñana [en Andalousie]”, où le gouvernement conservateur régional souhaite régulariser des hectares de cultures agricoles illégales installées au nord de cette vaste réserve naturelle. À Doñana, “deux modèles opposés s’affrontent”, synthétise La Vanguardia : les uns mettent l’accent “sur le fait de continuer à offrir de l’eau à l’industrie agraire […], comme s’il s’agissait d’un bien infini”, et les autres, “défenseurs d’une nouvelle culture de l’eau”, sont “convaincus que l’eau n’est plus seulement la propriété des irrigants”.

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