Guerre Israël-Hamas : Tsahal poursuit son incursion à Gaza, mais promet qu’il n’y aura pas d’occupation

Un panache de fumée apparaît lors d’un bombardement israélien près d’une position le long de la frontière avec la bande de Gaza dans le sud d’Israël le 8 novembre 2023.
ARIS MESSINIS / AFP Un panache de fumée apparaît lors d’un bombardement israélien près d’une position le long de la frontière avec la bande de Gaza dans le sud d’Israël le 8 novembre 2023.

PROCHE-ORIENT - Benjamin Netanyahu « n’a pas parlé d’occuper Gaza » après la guerre avec le Hamas. C’est du moins ce qu’a assuré le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, alors des images diffusées ce mercredi 8 novembre par l’armée israélienne montrent des chars et des bulldozers progressant dans les ruines fumantes de la bande de Gaza.

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Les troupes se trouvent désormais « au cœur » de la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave palestinienne, où les combats au sol et la campagne de bombardement se sont intensifiés ces derniers jours pour « détruire le Hamas », comme l’avait indiqué dès mardi soir le ministre de la Défense Yoav Gallant. Une fois cet objectif atteint, « Israël devra avoir une responsabilité générale de la sécurité - à Gaza - pour une période indéfinie », a estimé de son côté le ministre israélien des Affaires stratégiques.

Interrogé par la chaîne américaine MSNBC sur la manière dont sera organisée cette « responsabilité », le ministre a reconnu que la question reste ouverte tout en affirmant « qu’il ne s’agira pas d’une occupation ». Dans le cas où Gaza serait dirigée par « une force palestinienne qui gouverne pour le bien-être de ses habitants et sans vouloir détruire Israël, alors on pourra discuter », a-t-il conclu, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Pour le moment les bombardements se poursuivent inlassablement sur Gaza, et en dépit des appels de l’ONU et de nombreuses ONG, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exclu tout « cessez-le-feu général ». « Il n’y aura pas de trêve humanitaire sans le retour des otages », a encore martelé le ministre de la Défense Yoav Gallant ce mardi. Plus de 240 personnes ont été enlevées, selon Israël, le jour de l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre qui a déclenché la guerre.

Situation humanitaire désastreuse à Gaza

S’ils reconnaissent le droit d’Israël de « se défendre », les ministres des Affaires étrangères du G7 ont pour leur part plaidé ce mercredi à Tokyo pour la mise en place de « pauses et couloirs humanitaires » à Gaza dans le but de protéger les 2,4 millions de civils piégés dans leur territoire de 362 km2.

Le service de communication du Hamas à Gaza a affirmé mardi soir sur Telegram que plusieurs cimetières du territoire « sont pleins et il n’y a plus d’espace pour les enterrements ». Dans le nord, « de nombreuses personnes cherchant désespérément de la nourriture se sont introduites dans les trois dernières boulangeries où il restait des stocks de farine de blé » ce mardi, selon l’Ocha, l’organisme des Nations unies en charge des questions humanitaires, qui a dénombré 650 camions d’aide humanitaire entrés sur le territoire depuis le 21 octobre par Rafah, seul point de passage de la bande de Gaza non contrôlé par Israël, mais par l’Égypte.

Dans le sud, il faut « quatre à six heures d’attente en moyenne pour recevoir la moitié d’une portion de pain normale », a précisé l’Ocha, selon lequel quelque 600 personnes, détentrices de passeports étrangers, et 17 blessés, ont pu être évacuées mardi par Rafah. L’armée israélienne a multiplié les appels aux civils à quitter le nord pour se réfugier au sud, plus sûr selon elle. Mais les bombardements continuent de toucher aussi cette partie du territoire, où s’entassent des centaines de milliers de déplacés.

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