Guerre Israël-Hamas : ce que l’on sait de l’avancée des discussions sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza

Guerre Israël-Hamas : où en sont les négociations de « trêve » à Gaza ? (Photo de soldats israéliens dans la bande de Gaza)
- / AFP Guerre Israël-Hamas : où en sont les négociations de « trêve » à Gaza ? (Photo de soldats israéliens dans la bande de Gaza)

GAZA - Alors que le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un bilan de plus de 40 000 morts à Gaza depuis le 7 octobre, où en sont les discussions qui viennent de commencer à Doha pour une éventuelle « trêve » entre le mouvement islamiste palestinien et Israël ?

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Un porte-parole de la Maison Blanche a évoqué ce jeudi 15 août un « début prometteur » de ces discussions sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ainsi qu’une libération des otages retenus dans le territoire palestinien.

Le directeur de la CIA William Burns et les chefs des services de renseignement extérieur (Mossad) et intérieur (Shin Beth) israéliens y ont pris part. Mais le Hamas n’y a pas participé.

Le Hamas veut l’application du plan Biden

Ces pourparlers se basent sur un plan annoncé fin mai par Joe Biden et qui prévoit dans une première phase une trêve de six semaines, accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d’otages contre des prisonniers palestiniens.

Le Hamas a dit son refus de participer à de nouvelles discussions et réclamé l’application de ce fameux plan. En soirée, un responsable du Hamas, Oussama Hamdane, a déclaré à l’AFP que le mouvement avait informé les médiateurs à Doha de sa position.

Si les discussions visent « à fixer un calendrier pour mettre en œuvre ce qui a été présenté et accepté par le Hamas, alors nous y participerons », a-t-il dit. « Si les médiateurs parviennent à forcer (Israël) à accepter cela, nous participerons (aux discussions). Mais jusqu’à présent, il n’y a rien de nouveau. »

Pas de solution annoncée ce jeudi, les discussions se poursuivent vendredi

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a indiqué que les discussions continueraient vendredi, ajoutant : « Nous en sommes à un point où le cadre de l’accord est généralement accepté et où les lacunes à combler concernent sa mise en œuvre. » « Il reste beaucoup de travail à faire », a-t-il ajouté. « Étant donné la complexité de l’accord, nous n’anticipons pas de terminer les discussions du jour (jeudi, ndlr) sur une solution. »

« Les obstacles restants peuvent être surmontés et nous devons parvenir à une solution », a encore dit le conseiller à la Sécurité nationale du président Joe Biden. « Il faut que les otages soient libérés, il faut du répit pour les civils palestiniens à Gaza, de la sécurité pour Israël et une baisse des tensions dans la région, et tout cela le plus vite possible », a-t-il dit.

John Kirby a par ailleurs confirmé que le directeur de la CIA William Burns participait aux discussions à Doha, qui se tiennent à l’appel des médiateurs - Qatar, États-Unis et Égypte - pour tenter de mettre fin à cette guerre dévastatrice à Gaza.

Éviter une escalade avec l’Iran

Le président américain a poussé, avec l’Égypte et le Qatar, pour une reprise des pourparlers à Doha car il estime qu’un cessez-le-feu pourrait permettre d’éviter une attaque de l’Iran, qui menace Israël d’un « châtiment sévère » en riposte à l’assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran fin juillet.

« Je ne peux pas dire là que quelque chose les (les Iraniens, ndlr) a fait changer d’avis », a dit jeudi John Kirby à ce sujet. « Il y a quelques jours nous avions des informations » selon lesquelles « une attaque pourrait venir dans les jours à venir », a-t-il souligné. « Nous les avons toujours. »

Ces discussions sont « cruciales pour la stabilité mondiale », a déclaré jeudi le chef de la diplomatie britannique David Lammy, à la veille d’une visite en Israël avec son homologue français. « Nous sommes à un moment crucial pour la stabilité mondiale. Les heures et les jours à venir pourraient définir le futur du Moyen-Orient », a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Un cessez-le-feu permettrait non seulement de protéger les civils à Gaza, mais aussi d’ouvrir la voie à une désescalade plus large et d’apporter la stabilité dont le Moyen-Orient a tant besoin », a poursuivi David Lammy.

À Beyrouth jeudi, le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, a estimé qu’un cessez-le-feu à Gaza était « nécessaire » pour garantir la paix dans la région.  « Nous sommes tous préoccupés par la situation régionale », a-t-il déclaré après avoir rencontré le président du Parlement, Nabih Berri, un allié du Hezbollah libanais. La France « soutient le Liban et dans ce cadre-là, (...) nous souhaitons un cessez-le-feu également » à Gaza, « nécessaire pour garantir la paix dans la région », a-t-il ajouté.

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